17e vendredi : les Algériens toujours déterminés à faire partir tout le système !

17e vendredi : les Algériens toujours déterminés à faire partir tout le système !

Le 17e vendredi de la mobilisation nationale était un moment d’affirmation de l’attachement de la population à ses revendications, à savoir le départ du système politique, le rejet de tout dialogue tant que ses figures principales, notamment le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah et le chef d’État-Major de l’ANP Ahmed Gaid Salah ne sont pas débarqués.

Et comme d’habitude, les services de police ont été déployés en force et les accès à Alger ont été perturbés par les barrages filtrants de la Gendarmerie nationale. Plusieurs citoyens ont été interpellés aux premières heures de la matinée.

La grande marche hebdomadaire a démarré plus tôt que les semaines précédentes. Vers 11h, des milliers de manifestants occupaient déjà la place de la Grande-Poste, quadrillée par un dispositif sécuritaire impressionnant. Des slogans hostiles à Bensalah, et à Gaïd Salah, ont été scandés sous les youyous des femmes. À chaque passage devant les policiers en position, ils les taclent sans agressivité : “État démocratique et non policier” ; “Vous protégez la bande”, « Gaïd Salah, laudateur des émirats arabe unis », « Bensalah, Bedoui dégage », « Djeich, chaab khawa-khawa » (L’armée et peuple, frères, frères, Gaïd Salah avec les traîtres), « Pas de régionalisme, nous sommes tous des frères ».

Au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, la foule devient de plus en plus compacte. L’événement acquiert une dimension spectaculaire à la sortie des mosquées, après la fin de la prière du vendredi. Les manifestants convergent, de toutes parts, vers la Grande Poste. La foule a alors occupé les rues et ruelles adjacentes ou parallèles, sur plusieurs kilomètres. Les manifestants scandaient « Ce peuple ne veut pas un retour au gouvernement des militaires » et « mazal (il manque encore) Khaled Nezzar » et « Ouyahia est l’ennemi de Dieu ».

Aux environs de 17h, les manifestants ont commencé à se disperser dans le calme, cédant ainsi la place aux jeunes bénévoles qui, dans un geste de civisme et de citoyenneté, ont procédé au nettoyage des lieux des manifestations.

Les arrestations opérées parmi les hauts responsables n’ont pas suffi à calmer la rue. Les Algériens ne sont plus dupes des manigances de Bensalah et Gaid Salah qui ont fait feu de tous bois pour éteindre le mouvement de protestation populaire