Ils sont de plus de plus nombreux à partir à la recherche d’une terre d’accueil plus clémente.
Les chiffres avancés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) sont édifiants.
Ils en disent long sur le mal-être des Algériens. Un mal-être à l’égard duquel les pouvoirs publics restent indifférents, voire placides.
Ainsi, après l’Europe, c’est pour diverses nouvelles destinations qu’optent aujourd’hui nos compatriotes.
La plus curieuse d’entre elles, considère Pablo Mateu, le délégué général de l’UNHCR Algérie, est l’Afrique du Sud où pas moins de 178 demandes d’asile d’Algériens ont été enregistrées par son agence en 2008.
« De toutes les demandes d’asile d’Algériens dans les pays où nous sommes représentés, ce sont celles enregistrées en Afrique du Sud qui ont suscité notre étonnement. Nous avons été surpris de constater qu’il y ait autant d’Algériens en quête de statut de réfugiés dans ce pays », nous a-t-il affirmé.
Ce responsable a, toutefois, tenu à préciser que « pour les Algériens qui ont demandé l’asile, les statistiques montrent seulement les pays qui ont reçu plus de 100 demandes de la part de citoyens algériens ».
Ce qui laisse déduire que le nombre d’Algériens demandeurs d’asile outre-frontières est beaucoup plus important. En la matière, la France et l’Italie demeurent les plus sollicitées.
Et pour cause, dans ces seuls deux pays, pas moins de 978 et 463 demandes d’asile ont été recensées par l’UNHCR durant l’année 2008.
« A la fin de cette même année, il n’y avait aucune demande en attente de réponse », précise le responsable onusien.
L’Allemagne se classe en troisième position avec 449 demandes. Dans ce pays, 108 demandes étaient encore à l’étude par les autorités en charge de l’immigration au début 2008.
Une année au terme de laquelle 222 autres étaient en attente de réponse. L’Angleterre et la Suisse sont d’autres terres d’accueil vers lesquelles ont cherché à s’expatrier 365 et 236 citoyens algériens.
Au Royaume-Uni, indique Pablo Mateu, aucune demande n’était en attente de réponse à la fin 2008.
Les autorités helvètes, quant à elles, étudiaient encore les 19 cas de demandeurs d’asile algériens au début 2008.
Ce nombre est passé à 80 à la fin du mois de décembre de la même année, a-t-il ajouté.
Leur voisin autrichien commence lui aussi à enregistrer un flux migratoire de nationaux avec 173 demandes dénombrées par la représentation locale de l’UNHCR.
D’après le représentant en Algérie de l’agence humanitaire des Nations unies, plus 273 demandes étaient en attente de réponse au début 2008 pour passer à 268 demandes début 2009.
Pour la même période, les services de l’immigration belges et espagnols ont, pour leur part, respectivement eu à étudier 206 et 152 demandes d’asile politique introduites par des Algériens.
Par ailleurs, la Scandinavie est une autre contrée qui commence à attiser le désir de l’exil de nombre d’Algériens ayant pris la décision de changer de patrie pour diverses raisons.
Il en est ainsi de ceux qui, dans l’impossibilité de régulariser leur situation, se sont vu contraints de solliciter le statut de réfugiés en Norvège et en Suède.
Dans le premier pays, il a été enregistré 100 demandes « plus 13 en attente de réponse au début du 2008. A la fin de 2008, il y avait 51 demandes en attente de réponse », note Pablo Mateu contre 90 autres répertoriées par ses collègues de Stockholm et ce durant toujours l’année 2008 « plus 163 en attente de réponse au début du 2008. A la fin de cette dernière, il y avait 76 demandes en attente de réponse », a conclu le délégué général de l’UNHCR Algérie.
Ces chiffres, on ne peut plus inquiétants, expriment d’une manière comme une autre, le malaise des Algériens qui tentent de fuir leur propre pays à la recherche d’une terre d’échange où ils pourront s’épanouir et exercer leurs compétences sans aucune contrainte.
N. Benouaret