Pour le directeur général d’Algérie Poste, Mohamed-Laïd Mahloul, il est impossible de continuer de gérer des comptes courants postaux inactifs depuis plus de dix ans, compte tenu, d’abord, de la loi, et ensuite des charges qui reviennent excessivement cher, voire au-delà de la taxe annuelle de tenue du CCP du client, qui est fixée à 100 DA. Les CCP inactifs seront fermés.
Le DG d’Algérie Poste estime que les tarifs de service appliqués sur les clients sont loin de couvrir les charges de base. «Si le client n’effectue pas d’opération pendant dix ans, la tenue de son compte est supportée pendant tout ce temps par nous-mêmes… ce qui est en notre désavantage», explique-t-il. Ainsi, Mohamed-Laïd Mahloul, affirme qu’avant toute chose l’article 86 de la loi 2000-03, fixant les règles générales de la poste et des télécommunications, oblige à clôturer les comptes au bout de 10 ans d’inactivité et les avoirs sont systématiquement transférés au Trésor public. De son côté, le directeur du Centre national des chèques postaux, Abed Amrane, fait savoir qu’Algérie Poste qui frôle aujourd’hui les 16 millions de comptes courants postaux, enregistre plus de 173 000 CCP inactifs depuis plus de dix ans. «Nous avons adressé depuis le 15 mars 2012 des correspondances signées par moi-même aux clients n’ayant pas effectué d’opérations au niveau de leurs comptes pendant 10 ans et plus, pour les inviter à les faire mouvementer. Et cela ne coûte absolument pas grand-chose, du moment qu’il suffit d’y mettre ou d’y retirer 10 DA pour le débloquer. Nous avons donné au départ, à nos clients, un délai de trois mois pour ensuite le prolonger jusqu’à la fin septembre 2012 où nous serons contraints de procéder aux fermetures des CCP inactifs», a-t-il expliqué. S’agissant de la taxe annuelle de tenue de compte qui est fixée à 100 DA, Abed Amrane affirme que ce tarif qui sera prélevé au cours du mois de septembre 2012 n’a pas été revu à la hausse depuis 2004. Pourtant, précise-t-il «les salaires des travailleurs des différents secteurs ont été augmentés depuis le temps et de notre côté, nous avons acquis des équipements excessivement coûteux pour pouvoir satisfaire les clients. Nous disposons d’un système qui fait fonctionner 16 000 micros ordinateurs en même temps à travers le territoire national. Les citoyens peuvent retirer de l’argent dans n’importe quel bureau de poste dans le pays, ils peuvent également consulter leur compte à partir de leur domicile sur Internet, ou leurs avoirs à partir de leurs téléphones portables…». Ce dernier, souligne également que le service de délivrance des carnets de chèques CCP aux clients est totalement gratuit. Certains utilisent jusqu’à trois chéquiers par an alors que le carnet de chèques qui est conçu en papier sécurisé nous coûte entre 120 et 150 DA la pièce. «En plus de cela, énormément de carnets de chèques délivrés nous reviennent parce que beaucoup de clients ne prennent pas la peine d’aller les récupérer. C’est purement du gaspillage et cela se répercute sur la santé de nos finances», ajoute-t-il. Le Directeur du centre national des chèques postaux se penche, par ailleurs, sur un autre problème qui, estime-t-il «coûte cher à Algérie Poste». Il s’agit en effet, des cartes magnétiques. Selon lui, Algérie Poste a délivré jusque-là 6 millions de cartes magnétiques et ce sont des centaines de milliers qui ne sont pas récupérées par leurs bénéficiaires. «Beaucoup de cartes magnétiques nous reviennent sans qu’elles aient été utilisées ou récupérées par leurs supposés détenteurs. Cela nous coûte beaucoup d’argent en plus de la tenue des comptes et je tiens à l’occasion à souligner que nous ne pouvons plus nous permettre ce genre de largesse, car entre autres, les salaires des travailleurs d’Algérie Poste ne sont plus assurés par la Fonction publique comme avant», a-t-il conclu.
M. M.
