17 députés demandent une commission d’enquête sur la présence et l’action de la France en Libye

17 députés demandent une commission d’enquête sur la présence et l’action de la France en Libye

Dix-sept députés français ont demandé la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire sur la présence et l’action de la France en Libye dans le temps qui a précédé et succédé au déclenchement de l’offensive sur Tripoli du général à la retraite Khalifa Haftar le 4 avril dernier.

La proposition de résolution de la création de cette commission d’enquête a été déposée le 18 juillet dernier, a-t-on appris mercredi de l’Assemblée nationale française.

Dans leur exposé des motifs, les députés, dont la majorité fait partie de La France insoumise (LFI), rappellent que le 4 avril 2019, Khalifa Haftar appelle à marcher sur Tripoli, placée sous l’autorité du gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par l’Organisation des Nations unies, soulignant que la position française dans le dossier libyen est depuis « longtemps empreinte de bienveillance » à l’égard de monsieur Haftar.

« A plusieurs reprises, l’Elysée et le Quai d’Orsay ont manifesté leur conviction que le règlement de la crise passerait par des discussions incluant celui-ci », ont-ils expliqué, soutenant que depuis plusieurs mois, le doute plane sur la réalité des intentions et de l’action du gouvernement en Libye.

Ils indiquent que nombre d’observateurs soupçonnent une action « clandestine » en faveur de Haftar « en contradiction avec les propos tenus publiquement par les représentants de la France », qualifiant l’action de la France « extrêmement opaque ».

« Ainsi, le 14 avril 2019, un convoi français transportant un important arsenal est intercepté à la frontière entre la Libye et la Tunisie. D’après le gouvernement français, ce convoi et ces armes provenaient de l’ambassade de France à Tripoli où la situation dégradée ne permettait pas de les conserver. L’explication, aussi vraisemblable soit-elle, ne donne pourtant pas d’indications suffisamment claires sur les raisons de la présence de plusieurs centaines de grenades, de lance-roquettes et lance-missiles dans une représentation diplomatique », ont précisé les députés de la gauche.

A propos des missiles Javelin achetés par la France aux Etats-Unis retrouvés en juin en possession des forces de Haftar, les députés se sont demandé si la France a violé l’embargo décrété par l’ONU sur les armes en Libye.

Pour eux, la réponse des autorités françaises est « extrêmement nébuleuse », faisant observer que l’action « clandestine » de la France en Libye est un « secret de polichinelle ».

« (…), la diplomatie exige la cohérence et non la pratique d’un double discours qui fait perdre à notre pays sa crédibilité sur la scène internationale », ont-ils affirmé, expliquant que la mise d’une commission d’enquête parlementaire « doit permettre d’éclaircir la nature de l’action de la France en Libye et de vérifier le respect de nos engagements internationaux ».