17 avril, le quatrième mandat de Bouteflika, La présidence à vie consacrée

17 avril, le quatrième mandat de Bouteflika, La présidence à vie consacrée
17-avril-le-quatrieme-mandat-de-bouteflika-la-presidence-a-vie-consacree.jpg

Si le troisième mandat était le pas de trop, qui avait fallu une révision constitutionnelle et des railleries de par le monde, le quatrième mandat aura consacré la présidence à vie, et plus, si l’on y ajoute les fracas du clan.

Deux mille quatorze (2014) se termine, donc, avec un président réélu sans avoir pris part à un seul des meetings de sa campagne électorale. Une prouesse algérienne qui restera dans les annales. Déjà fortement affaibli tout le long de son troisième mandat, on pensait naïvement que le président Bouteflika allait préparer sa succession et se retirer pour finir tranquillement ses jours. Il fallait compter sans la détermination de l’homme, revenu au pouvoir pour y rester jusqu’à sa mort, mais aussi et surtout de son clan, de plus en plus influent et de plus en plus gourmand, qui ne voudrait pas s’arrêter en si bon chemin et qui sait qu’il risque gros en cas de changement.

En dépit de l’appel au boycott lancé par une partie de l’opposition, le scrutin s’est quand même tenu, avec un taux de participation officiel de 51,7% qui dénote d’une désaffection populaire sans cesse grandissante.

Le président Bouteflika sera crédité officiellement de 81,49% de voix, contre 12,30% pour son principal rival, Ali Benflis, lequel refuse de reconnaître ces résultats. Mais, au-delà des résultats officiels et de tout ce qui a entouré le scrutin d’avril dernier, force est de reconnaître que le président Bouteflika avait bien préparé son coup, d’abord, en maintenant le suspens sur sa candidature jusqu’à la fin février où le Premier ministre, redevenu, le temps d’un intermède, directeur de campagne, annonce la candidature du président Bouteflika.

LG Algérie

L’annonce sera le point d’orgue d’un travail de longue haleine, qui avait commencé par la neutralisation des deux principaux dauphins, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, qui furent débarqués de la tête de leurs partis et démis de toute fonction officielle.

Ces deux aspirants à la magistrature suprême, même s’ils s’en défendent à chaque occasion, ont dû boire le calice jusqu’à la lie. Après une brève traversée du désert, ils furent rappelés pour animer la campagne électorale du candidat Bouteflika. Les deux hommes ont évidemment accepté sans broncher. Mais une fois le mandat en poche, l’un d’eux, Belkhadem, pour ne pas le nommer, fut débarqué, juste après, comme un malfrat.

Le clan avait opéré un passage en force, d’abord au sein du FLN, parti majoritaire au Parlement et, surtout, véritable machine à gagner les élections, et même au sein du patronat, pour signifier à tout le monde que c’est lui le seul centre du pouvoir en Algérie et qu’il faudrait compter avec lui pour les années à venir.

Si, pour le troisième mandat, on avait justifié la chose par le désir du président Bouteflika de parachever son “plan de développement”, on n’a avancé aucune argumentation pour le quatrième mandat.

C’est que ce quatrième mandat est vraiment indéfendable, inexplicable, sauf peut-être pour le clan qui a grandement tiré profit du règne des Bouteflika.

A. B