Dans une commune construite en flanc de colline, longeant le front de mer, le bilan des inondations du 10 novembre 2001, était lourd, voire très lourd, des dizaines de victimes, des centaines de disparus et des dégâts matériels colossaux. On se souvient, de cette nuit du 9 au 10 novembre de l’an 2001, des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale, causant des crues dévastatrices, balayant tout sur leur chemin, et la commune mythique de la Capitale, Bab El- Oued a été le théâtre de ce drame. La scène est apocalyptique, des vies sont perdues, le deuil s’installe pour durer, suite à cette catastrophe naturelle, et en moins de trois heures, Bab-El-Oued et les quartiers mitoyens sont pris au piège, de la force et de la vitesse des crues, de la route de Frais Vallon, pour finir tout en bas, dans les vagues de la mer, hautes de pas moins de quatre mètres.
Des cris, des pleurs, des appels au secours, et des centaines de véhicules, camions, bus et voitures avançaient, par la force des crues. Et c’est dans cette ambiance apocalyptique, que la bravoure et le courage des jeunes des quartiers populaires de Bab-El- Oued, s’est illustrée, encore une fois, ils étaient les premiers, on se souvient à braver le danger, risquant souvent leur vies pour en sauver d’autres. Des balcons, des couvertures tombaient pour atterrir dans les mains des citoyens, des quartiers moins touchés, par cette avalanche de boue, pour ne citer que ceux situés à l’entrée de Bab-El-Oued, pour être vite transportée là ou des espaces ont été envahis par les sinistrés, ceux qui ont été tirés des griffes d’une mort certaine, par le geste d’un inconu, qui était là au bon moment. L’usine mythique de fabrication de tabac, des ateliers de confection, les hamams (bains maures) , des écoles, des magasins, le marché de Triolet, des immeubles et les maisons individuelles notamment de la commune de Oued Koriche étaient engloutis et envahis par des tonnes de boue.
Plus de 800 morts, selon les autorités, ont été victimes de ce drame, outre une centaine de disparus et des dégâts matériels considérables, au terme duquel, on a commencé à penser à la gestion des drames et des risques majeurs, mais bien avant cela, comment prévenir et se prémunir des conséquences causées par les catastrophes naturelles. Plus récemment et suite aux dernières intempéries de ces derniers jours, L’enseignantchercheur en aéronautique et génie civil à l’université de Blida, Loth Bounatiro a indiqué que le pays connaitra « une année pluviométrique très importante et saisonnière » appelant les autorités à anticiper en vue d’éviter l’irréparable. Même si depuis, El- Hemla de Bab El Oued, beaucoup a changé, dans cette commune, à travers la réalisation des espaces verts, à la place des immeubles engloutis par la boue et le séisme de 2003, les habitants gardent à ce jour les séquelles de ce drame, et en mémoire les victimes.
Au risque de revivre le même cauchemar, dans la capitale ou ailleurs à travers le pays, avons-nous retenu les leçons du passé ? Certains diront rien n’est moins sûr, comme nous l’a déclaré, Bounatiro, en animant le forum de notre quotidien, mardi dernier.D’autres avancent qu’il reste encore à faire, parce qu’au final « La gestion d’un risque majeur doit être axée sur la prévention, la prédiction et puis l’action sur le terrain » ajoute notre invité.
Lilia Sahed