16e Salon de l’Automobile d’Alger :Séfiane Hasnaoui « 20 ans de Nissan Algérie, une étape importante »

16e Salon de l’Automobile d’Alger :Séfiane Hasnaoui « 20 ans de Nissan Algérie, une étape importante »
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Nissan Algérie fête cette année sa vingtième bougie. Mr Sefiane Hasnaoui, son vice-Président, revient sur le parcours de la représentation de la marque nippone en Algérie et nous parle des perspectives futures, dans un entretien qu’il a accordé à autoalgerie.com en marge de cette seizième édition du Salon de l’Automobile d’Alger.

autoalgerie.com : Nissan Algérie fête ses 20 ans cette année, quelles sont les dates clés de l’évolution de la représentation de la marque ?

Sefiane Hasnaoui : Vingt ans c’est d’abord un bel anniversaire. C’est aussi un âge de raison pour une entreprise. C’est un âge qui lui permet d’avoir suffisamment de recul pour regarder en arrière, pour relever les aspects positifs mais également s’apercevoir des erreurs commises. Cela permet également d’avoir assez de vécu pour regarder l’avenir avec sérénité.

Je me rappelle de notre première participation à ce qui allait devenir le Salon de l’Automobile d’Alger, puisque nous avions exposé à l’époque avec quelques autres acteurs du secteur, en marge du Salon International d’Alger. Avec la Primera, le Pathfinder, une Maxima et la petite Micra, ce fut le début d’une aventure mais surtout d’une prise de risque, notamment en débarquant avec cette citadine (Micra, NDLR) qui affichait un design novateur pour le paysage automobile de l’époque. L’accueil favorable qui lui a été réservé nous a conforté dans le choix de Nissan.

LG Algérie

Autre dates clés, la livraison de Sunny au Ministère de l’Agriculture en 1995, puis notre coopération avec la DGSN et la Sonatrach avec ce qui était le nouveau Patrol. Ces marchés ont grandement contribué à asseoir l’image de la marque en Algérie, surtout au Sud ou nous étions allés titiller un concurrent, nippon, avec beaucoup de succès. Enfin, l’autre date importante avant de parler des temps modernes a été le lancement du X-Trail qui a démocratisé l’utilisation du SUV auprès de la clientèle algérienne, il nous a en plus offert la place du leader du segment pendant plusieurs années.

Enfin, la dernière date est bien entendu 2013 et nos 20 ans, une petite étape qu’on marque d’une pierre blanche, Nissan marquant sa présence en tant qu’acteur solide qui diversifie son offre allant de la petite citadine à l’utilitaire en passant par le SUV.

Vous avez parlé de la diversité de la gamme, est-ce que vous pouvez nous dire comment se porte le mix ?

Comme tout représentant, on est tributaire d’un calendrier industriel adopté par le constructeur. Néanmoins, le fait que l’Algérie figure parmi les quinze pays les plus importants pour le constructeur nous permet d’être un interlocuteur important pour la marque qui adapte sa gamme à notre marché et à ses spécificités et qui la propose ensuite sur d’autres marchés ayant des contraintes similaires. Ceci fait que nous pouvons aujourd’hui offrir une large gamme à nos clients, que ce soit la Micra dans le segment B, le plus important de notre marché, la Sunny tricorps, Juke et Qashqai, Pathfinder, Patrol, pickups et camions, sans oublier la diversité dans les motorisations. Nous arrivons ainsi à répondre aux besoins mais surtout à offrir un large choix aux clients, et ceci est très important.

Nissan Algérie souffre quelque peu du fait de s’approvisionner de son usine en Angleterre synonyme d’une devise très forte et un Yen japonais qui ne l’est pas moins, ce qui engendre un positionnement tarifaire au-dessus de la concurrence, notamment coréenne…

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vos commentaires même si vos arguments sont justes. Je ne le suis pas parce que Nissan dispose également d’usines en Espagne, en Corée, en Inde ou en Afrique du Sud, entre autres, et l’ensemble de ces usines alimentent l’Algérie. Nous n’avons donc pas de restrictions d’approvisionnement, ce qui fait que certains de nos modèles sont produits dans des sites qui correspondent à nos besoins, que ce soit en terme de proximité ou de productivité. Nous sommes actuellement dans une mondialisation industrielle qui compte parmi ses volets positifs, en respectant la rigueur qualitative du constructeur, de pouvoir disposer des standards de qualité à des prix en adéquation avec les besoins du marché ciblé.

Vous citez l’usine anglaise de Sunderland où est produit le Juke, mais ce produit réussit pleinement son objectif dans des dizaines de marchés. De notre coté, nous estimons que notre offre est en adéquation avec le nôtre et que ce crossover est bien positionné, même face à cette concurrence coréenne. L’intérêt de Nissan Algérie est de trouver son mix sur cette base industrielle en prenant en considération la valeur de la monnaie, le coût de production, celui du transport pour bien positionner le produit.

Estimez-vous que le réseau de Nissan Algérie soit capable de répondre aux besoins de vos clients, que ce soit en service après-vente ou en disponibilité de pièces détachées ?

Je ne vais pas vous faire une réponse bateau et, j’ai toujours répondu, ces dernières années, de façon très directe et très honnête en disant que personne n’est bon en Algérie car nous étions dans un marché en croissance avec lequel il était difficile d’être en phase. Aujourd’hui, et pour la première fois, je peux vous dire que nous sommes pas mal. Je suis relativement fier des résultats atteints mais ceci a nécessité plusieurs années. D’abord, nous avons consenti énormément d’investissements.

Pour éviter les soucis d’approvisionnement, il y a cet entrepôt central de pièce de rechange qui abrite plusieurs milliers de références et une valeur de stock permanent d’un milliard de dinars. Nous atteignons aujourd’hui un taux de service de 85%, c’est très bon mais pas excellent car nous visons les 98%.

Ceci est une première étape parce qu’il faut aussi transposer cette qualité de service dans chacun de nos 40 points de présence qui forment notre réseau avec des délais de livraison des pièces allant de 6 à 24h. Ensuite il y a ces enquêtes de satisfaction client que nous menons depuis 2005 nous prouvent que nous sommes sur la bonne voie et, pour finir, c’est le président de l’association de protection des consommateurs qui reconnait que Nissan Algérie est le concessionnaire qui a le moins de retour de plaintes en Algérie.

Mais cela ne veut pas dire que l’on puisse dormir sur nos lauriers, bien au contraire. Il va falloir travailler davantage pour non seulement maintenir nos acquis mais surtout les améliorer. Maintenant il faut avouer que nous sommes encore dans un marché de croissance, mais également en phase apprentissage du métier. Il faut donc avoir l’obsession de « zéro défaut » pour ne pas se faire déborder et atteindre le 100% en qualité de service.

Depuis quelques années Nissan Algérie s’attaque à des niches. Vous avez été précurseur avec le Qashqai, vous ouvrez un nouveau front avec le Juke mais vous souffrez de l’absence du diesel sur certains modèles…

Vous avez raison de parler de niches, cela a permis à Nissan Algérie d’être ce qu’elle est aujourd’hui et être là où personne ne l’attendait, en répondant à des besoins qui se sont avérés certains, d’une frange de consommateurs. On peut citer la démocratisation de la boite automatique, l’introduction de la climatisation de série, le crossover et aujourd’hui le Juke. Nous avons fait des efforts et pris des initiatives, malgré, parfois, les réticences du constructeur.

Maintenant et en ce qui concerne la motorisation diesel, c’est plus parce qu’il y a impossibilité de le commercialiser avec les contraintes du carburant algérien. Certains de nos concurrents qui partagent des moteurs similaires n’ont pas ce type de restrictions, c’est leur stratégie mais, tout en reconnaissant que nous en souffrons parfois, je suis persuadé que Nissan a eu raison d’adopter cette démarche parce que la qualité a un prix. Ceci a évité à nos clients d’être pénalisés par des dommages sur leurs véhicules.

Qu’en est-il d’Infiniti ? Est-ce qu’on est prêt à voir cette marque en Algérie à court ou à moyen terme ?

Infiniti est une marque à part entière qui ne dépend plus de Nissan et qui dispose de ses propres ressources. Nous avons entamé des discussions depuis deux ans et ne n’allons pas lâcher le morceau, Infiniti est une marque qui propose une gamme qui va devenir de plus en plus intéressante et qui se différencie de ses concurrentes, aussi bien du point de vue du design que de celui de la technologie embarquée.

On avance dans les discussions et faisons en sorte que l’Algérie soit prioritaire par rapport à d’autres pays qui attendent comme nous. La Suède étant la prochaine étape du déploiement de la marque, je peux vous vous révéler que l’Algérie viendra juste après, ce qui, en terme de temps, se fera dans les deux années à venir.