16e journée des consultations nationales sur les réformes politiques

16e journée des consultations nationales sur les réformes politiques
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Les syndicats de l’enseignement supérieur : Pour des réformes politiques profondes

Une délégation de six organisations syndicales de l’enseignement supérieur a été reçue, hier dans la matinée, par l’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques, présidée par M. Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi.

Dans sa déclaration de presse, le Pr. Djidjeli Nacer, président du Syndicat national des professeurs en sciences médicales (SNPDSM), estime que le processus des consultations ne constitue pas la solution idoine pour régler la crise que nous vivons dans la mesure où la promulgation des textes est insuffisante car elle n’est pas suivie d’application. Il considère aussi que le pouvoir politique ne peut pas se réformer par la grâce de sa bonne volonté. Le Pr. Djidjeli Nacer ajoute que l’actuel exécutif doit s’en aller et céder la place à un gouvernement de transition qui s’occupera des affaires courantes. Il juge impérative, l’installation d’une commission, formée de compétences nationales, qui aura pour tâche de réfléchir sur les problèmes du pays et d’y apporter les remèdes adéquats. Le Dr. Asla Farès, président du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales, (SNMASM), abonde dans le sens d’une affirmation de la primauté dans l’application des textes de loi. La confiance à l’égard des institutions ne peut être restaurée qu’à travers un changement du système politique actuel. Il plaide pour l’ouverture des médias lourds. La déclaration de presse de M. Messaoud Amarna, du Syndicat national des enseignants universitaires (SNEU), s’est polarisée sur l’apport des universitaires dans le débat sur les réformes politiques initiées par le Chef de l’Etat dont il approuve la démarche et l’esprit. Il a insisté sur la nécessité de conférer au cadre la place qui lui revient de droit. M. Messaoud Amarna a axé également son intervention sur l’obligation de renforcer le rôle de l’école en tant qu’institution de formation des jeunes générations.

L’intervention de M. Rahmani Abdelmalek, coordinateur du Conseil national des enseignants de l’enseignement supérieur a tourné autour de la nécessité d’une contribution collective à l’édifice institutionnel qui est en train de s’échafauder à travers les réformes politiques envisagées, exhortant les pouvoirs publics à laisser émerger une conscience citoyenne, afin de séparer le bon grain de l’ivraie.

Elections : les juges ont droit de regard sur leur déroulement

L’essor des libertés individuelles et collectives, est un facteur prépondérant de progrès. Le Pr. Smati Zoghbi Kamel, du Syndicat national des chercheurs permanents, s’est penché sur une réorganisation efficiente de la relation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Il a déclaré que les juges ont un droit de regard sur le déroulement des élections afin de garantir leur bon fonctionnement, leur régularité. La loi sur les partis politiques doit veiller à exclure du champ politique, ceux qui se sont impliqués dans le terrorisme. Il a plaidé pour l’ouverture de l’audiovisuel.

La compétence doit prévaloir sur toutes les autres formes de légitimité, notamment historique. Les jeunes doivent pouvoir accéder aux postes de responsabilité, au sein des assemblées élues, au niveau des partis politiques. Dans sa déclaration de presse, M. Ahmed Boucenna, de l’association nationale des professeurs et maîtres de conférences, (ANPMC), a jugé que la crise qui ne réside pas, de son point de vue, dans les textes.

Il défend la thèse d’une nouvelle philosophie du pouvoir dont il a la charge de s’en inspirer dans la conduite des affaires de l’Etat.

Cette philosophie est basée sur certains piliers à savoir que l’Etat appartient à tous les Algériens, qu’il soit équitable et juste, fidèle aux sacrifices des générations antécédentes, qu’il faut en finir avec les vieilles doctrines collectivistes.

Le peuple est la source du pouvoir et la révision de la Constitution doit prendre en ligne de compte, les facteurs qui consolident son union. La loi fondamentale doit s’attacher au fond plutôt qu’à la forme, se mettre à l’abri des idéologies, consacrer les vertus de la liberté d’expression et d’opinion.

La femme doit bénéficier d’une participation dans tous les domaines et avoir les mêmes droits et devoirs.

M. Bouraïb

UNPA : Pour un seul mandat présidentiel

Avec pour principal leitmotiv, la protection des constantes de la nation, contenues, entre autres, dans la Constitution, le premier responsable de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) n’a pas lésiné sur les détails, hier, pour affirmer que la révision de la Constitution devrait contenir des «principes inaliénables et intangibles, quelle que soit la nature de cette révision». En effet, pour Mohamed Alioui, l’Etat de droit se construit d’une manière «définitive», comme c’est le cas pour les démocraties avancées, comme il l’expliquera, signalant que le régime politique actuel, «soit semi-présidentiel, est le plus indiqué pour mener à bien les réformes engendrées dans le pays ces derniers mois».

Accompagné de quatre cadres de son organisation, M. Alioui, qui venait d’être reçu pendant près d’une heure par les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, a indiqué à la presse que les propositions de son organisation ont été synthétisées dans un mémorandum remis aux membres de l’Instance. Un document dans lequel l’UNPA préconise notamment que les réformes qui vont être engagées incessamment, «devraient déboucher sur la nomination d’un nouveau gouvernement qui n’a rien à voir avec l’actuel», dira-t-il, précisant que le prochain devrait être «fort, efficace et surtout opérationnel».

Se prononçant pour un seul mandat présidentiel, renouvelable une seule fois, l’Union des paysans algériens a réclamé que ce fait soit consigné comme «constante nationale» dans la nouvelle Constitution, tout en revendiquant le fait que toute réforme qui concernerait le monde politique et «surtout agricole» devrait se faire «après avoir associé l’ensemble des concernés» puisqu’il y va de l’avenir et du devenir du pays, a estimé le responsable, également député FLN de son état.

Dans ce contexte, M. Alioui dira avoir proposé le fait que tout programme de développement national et politique d’un quelconque secteur que ce soit, présentés au peuple, «devraient être mis en place après avoir consulté et associé ses acteurs». Le représentant des paysans dira avoir évoqué avec M. Bensalah et ses collègues, la situation dans laquelle se débattait l’Algérie ces vingt dernières années, les évolutions enregistrées depuis, «mais aussi, les nouvelles donnes politiques et agricoles mondiales et régionales » a-t-il signalé.

Evoquant la question de la révision de la loi sur les partis, l’Union préconise que la création de nouveaux partis devrait être soumise à une série de conditions, «comme le fait d’être représentatif dans au moins 25 wilayas et avoir la nationalité d’origine», de même qu’il réclamera des militants (et surtout députés) de n’avoir plus le droit d’aller d’un parti politique à un autre, en toute impunité.

«Il faut instaurer la condition de démission préalable, pour arrêter ce ballet qui caractérise désormais nos assemblées», dira M. Alioui, qui signalera dans cet ordre d’idées, le fait que son organisation est contre l’instauration d’un système de quotas pour la représentativité des femmes. «Partant du fait que la Constitution consacre l’égalité des hommes et des femmes, nous considérons cette démarche comme antidémocratique», dira-t-il, avant de spécifier que cette option «pose problème dans les zones rurales» et que c’est «la compétence» qui devrait être le principal moteur de promotion des femmes à des postes supérieurs.

Par ailleurs, se prononçant contre le système des «listes fermées», l’UNPA plaidera pour la mise en place de «listes ouvertes» lors des différentes élections, affirmant que cela va permettre «une plus grande liberté de choix et une meilleure participation des électeurs».

M. Alioui dira avoir également réclamé que l’Algérie puisse avoir une nouvelle capitale «économique et politique», de même qu’il demandera l’établissement d’une nouvelle politique de promotion et d’assistance aux associations et organisations.

Des organisations qui devraient, au préalable, être «représentatives au niveau national».

Amel Zemouri

Ils seront reçus aujourd’hui : Des hommes de culte, le FND et Khaled Bounedjma

L’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques recevra aujourd’hui des hommes de culte, une délégation de la Coordination nationale des Enfants de Chouhada (CNEC) conduite par Khaled Bounedjma et le Front National Démocratique.