Le premier forum de l’enseignement supérieur, organisé à Alger par l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA), conjointement avec l’ambassade de France, a connu un fort engouement, non seulement des étudiants mais aussi des diplômés.
Ayant comme objectif de renforcer la mobilité des étudiants, cette rencontre a été une occasion de s’enquérir des modalités d’inscription dans les universités françaises. Les représentants de Campus France et de l’Institut français d’Algérie ont été assaillis de questions.
Ils sont nombreux les étudiants qui se sont déplacés des wilayas limitrophes pour assister à ce forum organisé sous forme d’atelier, chapeauté par des représentants de différentes universités et grandes écoles françaises. L’auditorium de l’ESAA, réservé pour l’événement, était archicomble.
Pour Mustapha Haouchine, responsable de la pédagogie au ministère de l’Enseignement supérieur, ce forum offre des opportunités de formation et permet de construire « une mobilité dans les deux sens ». Il a mis en relief les réformes engagées dans le secteur de l’enseignement supérieur mettant en avant une nouvelle architecture, à savoir le système LMD, lequel, selon lui, « permet cette mobilité et rapproche l’université algérienne de l’universalité ». M. Haouchine a fait observer que cette mobilité permet d’acquérir un savoir-faire ainsi que le transfert des connaissances.
Selon le responsable, il y a des étudiants qui suivent, simultanément, des études en Algérie et en France et en fin de cursus, ils sont co-diplômés et leurs titres sont reconnus au niveau international. Dans ce sens, Alexis Andres, conseiller en coopération et action culturelle de l’ambassade de France et directeur de l’Institut français d’Algérie, les deux pays accordent une forte importance à cette coopération, mentionnant que la France y consacre annuellement une enveloppe de 4 millions d’euros. Il fera savoir que son pays est classé quatrième au monde comme récepteur d’étudiants étrangers.
La France accueille 289.000 étudiants, ce qui représente 12% de la population globale des étudiants inscrits dans les différentes universités et grandes écoles. Dans cette composante, les Algériens sont classés troisièmes, après les Marocains et les Chinois.
23.735 étudiants algériens accueillis en France
En 2011-2012, la France a accueilli 23.735 étudiants algériens, parmi lesquels 20.802 étaient inscrits en université. Par rapport à l’année 2006, l’évolution de la population estudiantine algérienne en France est de plus 39,9%, a signalé Yoann Le Bonhomme, responsable du dossier Afrique et Moyen-Orient au niveau de Campus France. Il a fait savoir que les étudiants algériens sont inscrits dans des niveaux différents, avec 33% en licence, 58% en master et 9% en doctorat.
Pour ce qui est des filières, ils sont plus attirés par les sciences humaines et les sciences commerciales. Quant aux sciences médicales, peu ont pu s’accrocher vu la difficulté des études. Les Algériens ont-ils les mêmes chances que les étudiants français ? « Les chances sont les mêmes, puisque en France, il y a un seul statut, que ce soit pour l’étudiant français ou étranger », a rassuré M. Le Bonhomme, indiquant que 40% des doctorants ne sont pas français.
L’autre préoccupation soulevée lors des débats est la difficulté à obtenir le visa. Alexis Andres a souligné que cette question relève des autorités consulaires qui « procèdent selon la cohérence du projet d’études proposé ». En 2011, 6.001 visas d’études ont été délivrés dont 1.277 de court séjour et 4.724 de trois mois. Pour ce qui est de l’hébergement, les étudiants sont avisés que les universités ne prennent en charge que ceux qui ont bénéficié d’une bourse d’études.
Wassila Ould Hamouda