1695 Personnes ont perdu la vie en six mois: L’hécatombe routière en marche

1695 Personnes ont perdu la vie en six mois: L’hécatombe routière en marche

La bêtise humaine en est la principale raison alimentant davantage le terrorisme routier.

Le chauffard, ayant renversé un policier en pleine fonction, a, après une petite cavale, été arrêté. Ayant été présenté par-devant le parquet, il a été placé sous mandat de dépôt en attente d’être jugé pour des faits non moins graves portant les griefs d’agression sur policier en plein exercice, non assistance à personne en danger et délit de fuite. Le mis en cause a été arrêté par les policiers de la 16e sûreté urbaine, du boulevard de l’ALN, ex-Front de mer.

Les accidents en baisse!

Durant l’enquête, l’accusé n’a pas nié les faits qui lui ont été reprochés tout en expliquant avoir «pris la fuite après avoir été choqué en se rendant compte de son forfait». Il a tenu les mêmes propos lors de sa présentation par-devant le parquet près le tribunal de Cité Djamel. L’hécatombe routière n’est pas près de prendre du recul. Les fous de l’accélérateur et des différentes acrobaties continuent à sévir. Pas moins de 29 accidents de circulation, provoquant 32 blessés graves ont été enregistrés durant les dernières 48 heures.

L’accident spectaculaire est survenu dans l’entrée de la localité de Aïn El Beïda, au sud -ouest d’Oran. Un adolescent de 12 ans, ayant traversé la route, a été percuté par une voiture roulant à vive allure.

Renversée, la victime, souffrant de plusieurs blessures, qui a, sur le champ, perdu connaissance, a été évacuée vers les services sanitaires spécialisés. Hassi Bounif, très précisément dans le petit bourg appelé «Douar dam (Douar du sang), a été le théâtre d’une collision non moins grave entre deux voitures de marque asiatique, la première est une Toyota tandis que la deuxième est un véhicule de fabrication chinoise (marque Chana). Sur place, l’on a enregistré la blessure d’un jeune homme âgé de 19 ans. La victime, dont l’état de santé a été jugé grave, a été évacuée vers les urgences de l’Etablissement hospitalier 1er Novembre.

Au milieu de la semaine écoulée, une personne est décédée à Sidi Bel-Abbès suite à un accident de la route qui a également fait huit blessés, a-t-on appris auprès de la Protection civile de la wilaya. «Ce drame s’est produit sur la RN 92, très précisément dans les environs de la commune de Belarbi, lorsqu’un véhicule utilitaire est entré en collision avec un car de voyageurs en direction de Saïda», a-t-on précisé expliquant que «les victimes ont été évacuées vers le Centre hospitalo-universitaire Abdelkader-Hassani de Sidi Bel-Abbès, où l’une d’elles a succombé à ses blessures». Une enquête a été ouverte par les services compétents pour déterminer les circonstances exactes de l’accident, a-t-on signalé.

Six personnes ont trouvé la mort et 56 autres ont été blessées dans huit accidents de la circulation enregistrés durant les dernières 24 heures au niveau national, selon un bilan établi mercredi dernier par la Protection civile.

Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de M’sila où deux personnes sont décédées et 43 autres ont été blessées suite à deux accidents de la circulation. Lundi dernier, trois personnes, issues d’une même famille, ont trouvé la mort, dans un accident de la circulation survenu sur le tronçon autoroutier de Aïn Chriki à l’ouest de Bouira. Un camion semi-remorque a percuté de plein fouet un véhicule utilitaire avec trois personnes à bord. Les occupants du véhicule, deux hommes et une femme, ont rendu tous l’âme sur le coup.

A Sétif, deux personnes ont trouvé la mort dans un accident de la circulation survenu lundi dans la commune de Mezloug, sud de la wilaya de Sétif. L’accident s’est produit lorsqu’un véhicule touristique a dérapé sur un tronçon de la RN 28, à l’entrée nord de la ville de Mezloug, percutant le mur d’un local commercial, situé au bord de cette route. Deux victimes, âgées de 24 ans, sont décédées sur place.

Aussi, les services de la Protection civile ont recensé, dans la nuit de samedi à dimanche, cinq accidents de la circulation survenus sur plusieurs axes routiers de la wilaya de Sétif, qui ont fait 10 blessés. En tout, 1695 personnes ont perdu la vie sur les routes au cours de ce semestre de l’année 2017. Ces accidents ont causé des blessures à 17715 personnes.

Les véhicules légers sont impliqués dans 72,91% des accidents de la circulation tandis que les véhicules lourds sont à l’origine de 7,81% de cette hécatombe. Les mêmes bilans ressortent que les véhicules de transport des voyageurs représentent un taux de responsabilité de 2,98% des accidents. Les jeunes conducteurs, âgés entre 18 et 29 ans, sont impliqués dans 4482 accidents, soit 36,27% du nombre global des sinistres routiers.

Les conducteurs titulaires d’un permis de conduire de moins de 5 ans représentent la moitié des conducteurs impliqués, soit 49,53%. Pour les spécialistes, cet état de fait est, en grande partie, alimenté par le faible apprentissage à la conduite. Les chauffeurs professionnels ont été impliqués dans 1985 accidents durant cette période. Plusieurs autres routes de plusieurs villes ont été le théatre des accidents, mortels et corporels.

La science se met de la partie

Les services de la Gendarmerie nationale ont, à l’occasion de la publication de leur bilan semestriel, mis en évidence la réduction des accidents de la route. Cette baisse sensible est de 13,34% comparativement à l’année dernière. En tout, ce sont 5 097 accidents de la circulation qui ont été recensés durant le premier semestre de l’année en cours contre 7 000 durant la même période de l’année passée. Une telle régression a été évaluée à un taux de 19,27% si l’on prend en ligne de compte les bilans de la même période de l’année dernière, 2016. Idem pour le nombre des blessés.

L’on ressort dudit bilan 8 701 blessés enregistrés cette année contre 12 132 blessés durant les six premiers mois de l’année passée, c’est une baisse d’environ 29%. A Oran, tout comme un peu partout dans les grandes et petites villes ainsi que les villages et agglomérations du pays, la bêtise humaine, dont principalement le non-respect du Code de la route, en est la principale raison alimentant davantage ce terrorisme routier.

L’excès de vitesse vient en tête de liste avec un taux de plus de 36%, suivi des dépassements dangereux représentant 12%, les manoeuvres dangereuses, le non-respect du Code de la route et l’inconscience des piétons représentent, chacun un taux de 07% des facteurs. Les maladies respiratoires, principalement l’apnée de sommeil, ne sont pas en reste. C’est ce que l’on déduit des conclusions de l’étude détaillée menée récemment par le professeur Lellou Salah, chef de service des maladies pulmonaires près l’Etablissement hospitalier 1er Novembre. Son étude repose essentiellement sur l’impact de l’apnée du sommeil sur les accidents de la route. «Une partie non négligeable des accidents de la route est imputable à l’apnée du sommeil», a-t-il affirmé expliquant que «la prise en charge de l’apnée du sommeil étant une spécialité nouvelle en Algérie, peu de données sont disponibles sur sa prévalence et son impact sur les accidents de la circulation», a-t-il expliqué. Pour le professeur Lellou, l’étude porte dans ses dimensions la réduction du taux de mortalité provoquée par les accidents de la route.

Il recommande, dont une éventuelle obligation pour les routiers professionnels, une série d’examens dont des contrôles médicaux permettant de détecter, avec précision, les chauffeurs ne souffrant pas de cette coupure momentanée de respiration, l’apnée du sommeil. «La conduite durant l’apnée du sommeil est, sous d’autres cieux, égale ou encore plus que dangereuse, à la conduite en état d’ivresse», a relevé Lellou Salah qui a recommandé la prise en charge de ces chauffeurs-malades. «Si les patients sont traités pour l’apnée du sommeil, le risque d’accidents imputable à cette pathologie est considérablement réduit», a-t-il préconisé ajoutant que «dans certains pays, les maladies du sommeil sont à l’origine de 30% des accidents de la circulation». L’apnée du sommeil n’est pas une simple maladie.

Elle se déclare par des petites pauses respiratoires pendant le sommeil d’une durée allant de 10 à 45 secondes. Si elles apparaissent fréquemment, leurs conséquences sont souvent néfastes sur la santé. L’apnée du sommeil est d’un impact direct sur la mémoire, la vigilance et le mouvement des organes.