Pas moins de 199 bidonvilles ont été rasés en 2015, selon un premier bilan dressé par les services de la police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement de la Sûreté de la wilaya d’Oran. Ces habitations illicites ont été démolies lors de 35 opérations menées par les policiers, et ce en application des directives des instances concernées, a indiqué le responsable du service lors de présentation du bilan de l’année 2015. Les éléments de la PUPE ont dressé 165 P.-V. pour construction sans permis de construire qu’ils ont transmis au parquet et aux autorités concernées.
Pour ce qui est du non-respect du permis de construire, les policiers ont dressé 23 PV, et ce conformément à l’article 76 de la loi 08-15. Les conclusions de l’enquête établies dans le cadre de ce dossier ont révélé que, souvent, ce sont des personnes qui profitent de la conjoncture actuelle laquelle coïncide avec la réalisation et la réception de nombreux programmes de logements. Le dernier exemple concerne les 50 constructions illicites érigées en deux jours dans les alentours de Hayet Regency, ce qui a conduit les instances concernées à intervenir et à démolir. La complicité de certains élus n’est pas non plus à écarter, selon les services de la Sûreté puisque signaler tout habitat illicite dans les délais permet d’éviter la prolifération du phénomène.
Ces constructions illicites ceinturant différentes localités d’Oran, notamment à Arzew sur les hauteurs du quartier de Zabana, à Aïn El-Beïda, Sidi Chahmi, entre autres, mettent souvent les pouvoirs publics devant le fait accompli, mais surtout dans une situation délicate, notamment en matière de réalisation des différents programmes de logements. Ces bidonvilles ont pris des proportions démesurées au point d’échapper à tout contrôle. Ainsi, dans le but de débusquer tous les spéculateurs et faux demandeurs, notamment ceux non recensés, et par conséquent non concernés par une éventuelle attribution de logements, les autorités locales ont adopté une politique de lutte à même de dénicher les faux demandeurs.
Des recensements périodiques sont lancés et les familles sont contrôlées grâce au fichier national. Seules les familles répondant aux critères exigés bénéficient de décisions de pré-affectation de logements. Celles ci sont délivrées comme pour les logements achevés, après «enquête» sur les demandeurs de logements. Dans ce cadre, 6.000 dossiers ont été soumis à vérification par le fichier national au niveau de la wilaya d’Oran. L’enquête a permis de débusquer 439 demandeurs qui n’ouvraient pas droit au logement social car ces derniers avaient déjà des biens immobilier. Sur les 439, 250 demandeurs domiciliés au chef-lieu de la commune d’Oran avaient bénéficié dans le passé de logements ou d’aides de l’Etat.