L’artiste et comédienne algérienne Zahra Harkat a publié une lettre ouverte adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans laquelle elle relaie l’inquiétude grandissante des professionnels du cinéma face à la stagnation du secteur.
Signée par plusieurs acteurs et techniciens, la lettre dénonce un blocage institutionnel persistant et appelle à une intervention directe du Chef de l’État.
Les signataires saluent d’abord « l’intérêt personnel » que le Président a manifesté à plusieurs reprises en faveur du cinéma, mais constatent que près d’une année après les Assises nationales du cinéma, aucune des recommandations formulées n’a été concrètement appliquée.
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« Qui porte la responsabilité du blocage empêchant l’application de ces recommandations ? », interrogent-ils, pointant des décisions administratives jugées déconnectées des réalités du terrain.
Cinéma en Algérie : 2025, une année blanche pour la production
La lettre souligne que certains décrets récents, censés organiser le secteur, ont au contraire « réduit les espaces d’expression artistique » et écarté les professionnels des processus décisionnels.
Les signataires citent également le décret portant création du Centre National du Cinéma comme exemple. Selon eux, ce texte « consacre une vision strictement administrative, déconnectée des réalités du terrain ».
Autre point alarmant, en 2025, le secteur cinématographique n’a soutenu aucune production. Y compris les courts-métrages, faisant de l’année une année blanche.
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Le Fonds de soutien au cinéma, dissous en 2021 puis réactivé, n’est toujours pas opérationnel. L’enveloppe budgétaire consacrée à la production reste par ailleurs très en-deçà des standards internationaux. « Elle ne dépasse même pas le coût d’un film moyen », rappelle la lettre.
Cinq demandes urgentes adressées au Président Tebboune par les professionnels du cinéma
Pour sortir de l’impasse, les professionnels formulent plusieurs demandes considérées comme prioritaires :
- Appliquer les recommandations des Assises nationales du cinéma.
- Amender ou abroger les textes qui entravent l’activité cinématographique.
- Activer et clarifier le fonctionnement du Fonds de soutien au cinéma tout en augmentant son enveloppe.
- Réorganiser le Centre Algérien du Cinéma à travers un nouveau décret définissant clairement ses missions, avec un directeur nommé par décret présidentiel.
- Intégrer les professionnels du secteur dans les décisions qui les concernent.
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Les signataires affirment que leur démarche n’est motivée que par « le souci sincère de servir le pays ». Et par la volonté d’installer une dynamique cinématographique nationale capable de promouvoir le cinéma algérien à l’international.
Ils appellent enfin à un engagement clair et durable des pouvoirs publics pour créer un environnement favorable et mettre fin à une situation jugée préoccupante. La liste complète des signataires a été jointe à la lettre publiée sur les réseaux sociaux.
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