Plusieurs directeurs de Gestour représentant le plus gros lot des DG du tourisme hôtelier se retireront bientôt du secteur, à la demande expresse du Premier ministre.
Enfin une bonne nouvelle !!! Plusieurs responsables de premiers plans du tourisme nationale quitteront le secteur. Il était franchement temps que ces directeurs qui ont fait de l’hôtellerie étatique algérienne la risée de la Méditerranée, tant les services offerts dans nos hôtels et complexes touristiques sont d’une abyssale médiocrité. Autrement dit incomparables à nos voisins, pour n’évoquer que ces pays.
La réorganisation actuelle pour mener à bien la mise à niveau du secteur touristique impose aussi de nouvelles équipes, de jeunes managers bien sûr, et surtout professionnels Les moyens existent. L’Etat a injecté 5000 milliards de centimes pour cette opération. C’est donc plus de la moitié des vieux crocodiles de Gestour des années 1970 et 1980 qui quittent le navire : Gestour. On sait déjà que les hôtels d’Etat connaissent des soubresauts depuis déjà quelques mois. Derrière cette question plane le vieux contentieux entre une reprise en mains par des jeunes de l’Aurassi que M. Haffad avait à l’poque radialement transformé en académie, ou pour la vente au privé. Toute la question est là.
Dans la liste des partants encouragés par une indemnisation quand même de quelque 3 millions de dinars par mois étalés sur 3 ans, ce qui représente la coquette somme d’un milliard par an, nous retrouvons l’actuel et indétrônable DG de l’hôtel Aurassi. Suivit de bien d’autres, alléchés comme d’habitude par cette somme, supplémentaire aux années de gouvernances hôtelières (1990-1999) sans contrôle aucun. Nous aimerions toutefois savoir si dans le lot des indésirables figure le roi de la combine et de la panique. Autrement dit le DG du Club-des-pins, l’arrière-cour du pouvoir, sur la liste des fired-out… ?
La mise au ban des responsables de l’hôtellerie algérienne, bien que venue très en retard et quoi qu’elle puisse coûter a l’État, sera à court terme, très certainement bien plus rentable que de garder ces épiciers en poste. Donc on ne peut que louer la décision du premier ministre.
L’hôtellerie algérienne a été longtemps gérée par des irresponsables à la main leste. Tout ce qui avait de la valeur dans les entreprises hôtelières a disparu, à l’exemple des objets et antiquités qui avaient une riche valeur culturelle à l’hôtel El Djazair. Il est tout à fait normal donc de pousser ces comptables flibustiers vers la porte de sortie.
Dénués de manières, ces hommes qui fredonnaient des chansonnettes lors des séminaires ou rencontres de coaching, excellaient dans l’ignorance et la rapine. Aucun n’a fréquenté l’université ni même une école spécialisée, sauf peut-être le DG des Andalouses ou celui de Biskra. Pour eux, l’école représentait une discipline inconnue ou l’on ne déchiffre que des textes pourrissants.
Le DG de l’Aurassi a connu une ascension fulgurante. D’abord directeur dans des petites unités, il se vit rapidement donner la direction du géant hôtel Aurassi durant 27 ans exactement et 76 millions d’euros pour retaper sa cabane!!! Allez savoir comment…
La vie outrancière de ces nababs sur le dos de l’État a contribué à l’abandon total du management des hôtels, particulièrement dans ces hôtels spécialité des Oasis et de la Saoura à une certaine période des années fin 1980, dont certains ont fermé définitivement et dont le matériel fut vendu illicitement, comme c’est dans le cas de l’hôtel El Boustan d’El Goléa sous la direction de Mohamed Khalef. Ou celui de Timimoune toujours en travaux mais dont on ne sait rien des équipements qu’il avait… Encore moins du Sheraton et des sites de Club-des-Pins dont les avoirs et les terrains sont déclassés en fonds et en résidences.
Ces « conservateurs » qui n’ont pas su conserver nos trésors. sont en réalité des troubadours qui ont échoué dans la responsabilité qui leur a été confiée. Vol et rapine et malversations ont émaillé le secteur durant toute cette terrible période de crise qu’a connue l’Algérie. Cela ne peut être pardonné. On se demande du coup, vu l’état lamentable du secteur pourquoi aucun compte ne leur est demandé. Aujourd’hui, un pas a été franchi enfin vers la porte.
Le cas particuliers de Gestour dont les sièges de président de directoire, directeur général ou PDG étaient cotés comme dans une bourse même s’ils étaient instables. En quelques mois, ce sont cinq dirigeants d’entreprises, du thermalisme et EGT qui, sans ou avec peu de ménagements, ont dû quitter leurs postes. C’est dire combien ces postes étaient convoités pour ce qu’ils représentaient comme avantages. Le monde de l’hôtellerie algérienne n’est pas aussi pur que la vision d’un paysage nuageux depuis un hublot. Beaucoup reste à découvrir et surtout à surveiller.
Faïçal Maarfia