Les Algériens sont sortis par millions dans les différentes wilayas du pays pour faire entendre, une nouvelle fois, la 15e depuis le début du mouvement, leurs voix. La mobilisation aujourd’hui était la plus importante depuis le début du mois de Ramadan.
A Alger, les arrestations menées par la police dans la matinée, comme la semaine précédente, n’ont pas découragé les manifestants, des foules impressionnantes ont convergé vers le centre de la capitale. La mobilisation était massive et l’engagement ne souffre aucune remise en cause.
Ils étaient des millions, dans toutes les villes du pays, à braver le jeûne pour participer à ce rendez-vous de l’histoire. Ni la faim, ni la soif, ni la chaleur torride n’ont dissuadé les millions citoyens de tous âges à battre le pavé pour réaffirmer leur détermination à lutter pacifiquement jusqu’à l’aboutissement de leur combat.
Les « Hirakiens », comme à chaque vendredi, ont transcrit leurs revendications et positions politiques sur des pancartes et autres écriteaux. « Non au dialogue avec le gang, oui pour le dialogue avec les hommes d’honneur », « Dégagez, laissez nous construire l’Algérie de demain », « Oui pour la déclaration des savants (religieux) de la nation », « Le premier pas avant le dialogue est le départ de Bedoui et Bensalah », « Gaid Salah dégage », « Gaïd Salah maâ el-îssaba ». Ce dernier, qui n’a guère été ménagé par les manifestants, semble devenir, au fil des semaines, une cible privilégiée des manifestants tant il est vrai que le nom de Gaïd Salah est devenu plus fréquent dans les slogans et mots d’ordre brandis ou scandés.
L’ampleur de la mobilisation qui, du reste, n’a pas faibli depuis le début du mouvement, est provoquée par le discours de Gaïd Salah qui avait appelé au dialogue pour aller rapidement à l’élection présidentielle sans transition. Il y a un sentiment chez les citoyens qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, qu’il y a une conspiration contre la révolution.