Enjeux capital dans toute stratégie économique, la certification est ce défi qui consiste à ériger l’entreprise au niveau des standards requis en matière de qualité du produit ou du service mais aussi de performance quant aux normes de gestion et de management. Des exigences qui s’avèrent indispensables pour l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise et la consolidation de son développement.
La célébration, hier, de la 15e journée nationale de la Normalisation, sous le thème « la certification, la labellisation et le marquage au service de l’économie nationale » à l’hôtel El-Aurassi par l’Institut algérien de la normalisation (IANOR) a donné aux intervenants de souligner l’intérêt et l’importance de la certification dans la protection et le développement de l’économie nationale tout en soulignant les efforts déployés par l’Algérie dans le domaine en question.
A ce propos, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a mis en évidence, la qualité comme étant « l’un des piliers de la stratégie de développement industriel, un outil de compétitivité, de préservation de l’économie nationale et de protection du consommateur ». M. Mohammed Bemeradi ajoutera dans le même sens que, notre pays doit prêter à ces deux impératifs, «tout l’intérêt qu’ils méritent et en faire le cœur de ses préoccupations ». Et d’ajouter, à ce titre que le gouvernement, étant conscient de l’enjeu qualité, a entrepris de consolider le système national de la qualité à la faveur d’un ambitieux programme de promotion de la qualité. Lancé en 2 000, ce plan axé sur la mise à niveau et l’accompagnement des entreprises industrielles, publiques et privées dans les domaines du management de la qualité par une assistance financière et l’harmonisation de la législation nationale en matière de normalisation et d’évaluation de la conformité a permis la certification de plus de 1 000 entreprises en 2010 a affirmé le ministre.
Une démarche, expliquera t-il qui permet aux entreprises industrielles « de faire face aux défis induits par l’ouverture du marché » notamment à la concurrence des produits importés d’autant plus que l’Algérie s’achemine progressivement vers la levée des barrières douanières avec toutes les conséquences que cela induira sur l’outil national de production. Par ailleurs, ajoutera le ministre, le programme en question est censé contribuer à consolider les instruments de régulation et de contrôle par la conformité aux normes, aux règlements techniques et aux procédures d’évaluation de la conformité aux plans de la sécurité, de la santé des consommateurs et de l’environnement. M. Benmeradi a également rappelé que le gouvernement a engagé un programme de mise à niveau devant englober 20 000 entreprises pour un montant de 360 milliards DA.
D’autre part, le gouvernement a mis en place, depuis 2 ans, un programme de soutien (financements et investissements nouveaux) au profit de 200 EPE à potentiel avéré pour une enveloppe de 600 milliards DA. Ces entreprises versées dans les secteurs du BTPH et les TP étaient en situation de désinvestissement depuis une trentaine d’années fera remarquer le ministre. Dans le même contexte, le ministre a rappelé que son département a initié un programme dont les objectifs consistent en la révision du dispositif légal et réglementaire relatif à la qualité et le renforcement des capacités des institutions de l’infrastructure qualité par la mise en place de laboratoires de métrologie primaire (Sidi Abdallah) et secondaires (Constantine et Ouargla) et le développement des organismes d’évaluation et de la conformité. Par ailleurs, le ministre a affirmé que le prix de la qualité permet aux entreprises de mesurer leurs performances et d’identifier les axes de leur développement futur sur la base des résultats obtenus. Aussi, vise-t-il à encourager les entreprises à renforcer leur compétitivité et à récompenser les efforts.
Le DG de l’IANOR, a, pour sa part, mis en relief les actions accomplies par son organisme dans le domaine de la certification au titre de l’exercice 2010 et les projections retenues à moyen terme. M. Mohamed Chaoui Aïssaoui a, en outre réaffirmé la nécessité, pour les entreprises nationale de s’inscrire dans la démarché de la certification en tant qu’élément de développement des capacités à la compétitivité et du label « qualité » dans un contexte miné par la contrefaçon et l’informel. Ainsi, l’année 2010 qui a enregistré le parachèvement des textes d’application de la loi relative à la normalisation et du décret exécutif de 1998 portant statut de l’IANOR et le lancement du projet de jumelage avec l’AFNOR-France a enregistré la publication de 600 normes. Le pôle Certification a recensé 22 nouvelles demandes de certification, réalisé 15 audits et octroyé la marque « Tedj » à 66 produits au profit de 6 entreprises soit 118 produits certifiés a déclaré l’intervenant qui a fait part de la signature de deux accords de coopération avec les organismes de normalisation espagnols et russe. Un projet d’accord avec l’organisme américain ASTM est en cours d’examen entre les deux parties à alors que des négociations sont engagées avec l’homologue libyen pour un accord de reconnaissance mutuelle en matière de certificats de conformité précisera M. Aïssaoui.
Aussi, l’IANOR qui a initié une campagne de sensibilisation à l’adresse des entreprises quant à l’importance de la certification vise à atteindre 1 000 normes à l’horizon 2014 a-t-il indiqué. En matière de perspectives, l’IANOR compte créer cinq nouveaux comités techniques nationaux et intégrer dix comités internationaux en 2011. L’autre nouveauté est la norme 26 000 publiée en novembre 2010 qui fera l’objet de séminaires en 2011.
Une norme qui s’imposera à l’échelle mondiale dans les domaines, social, politique et économique. Dans son allocution, le DG de l’IANOR a insisté sur la nécessité, pour notre pays de s’aligner sur les normes internationales pour leur rôle dans le confortement de l’économie nationale. D’autre part, M. Aïssaoui a affirmé que « l’élaboration des normes ne suffit plus car c’est leur application qui compte le plus de par l’utilisation des techniques appropriées au premier dont la certification, la labellisation et le marquage.
Et de préciser que si la certification est essentiellement appliquée pour les produits et services de large consommation et le marquage pour les produits présentant au danger de sécurité et/ou de santé publique, la labellisation est elle appliquée pour les produits de terroir dans un souci de protection de leurs particularités et de leurs spécificités et afin de les faire connaître.