L’Algérie s’engage dans la réduction de CO2
Bien que non concernée par les obligations de Kyoto, l’Algérie a mis œuvre des projets visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ont souligné hier à partir de Copenhague des membres de la délégation algérienne affiliée au ministère de l’Energie et des Mines, participant à la 15e Conférence sur le climat (COP-15).
Le directeur de la Division HSE (health safety environnement) à l’Autorité de régulation et de contrôle des hydrocarbures du ministère de l’Energie est des Mines, M. Rabah Nadir Allouani a divulgué un projet de capture et de stockage de CO2 dans un ancien gisement situé à 1.800 mètres de profondeur à In Salah.
Cet expert explique qu’en récupérant, traitant et injectant le gaz le CO2 qui se trouve dans le gaz produit à In-Salah, opération rare dans le monde, l’Algérie réussit la séquestration et le stockage du CO2 en on-shore contrairement à l’off-shore qui existe ailleurs (Europe du nord).
M.Allouani cite également un autre projet, celui datant de l’année 1973 et qui consiste en la réduction du « torchage » (brûlage) des gaz associés, le pétrole étant produit avec ces gaz. Selon le directeur chargé de l’environnement à l’Autorité de régulation du ministère, dans d’autres pays producteurs de pétrole, quelque 25 milliards m3 sont torchés en moyenne annuellement alors que la quantité brûlée par l’Algérie ne dépasse pas les 3 milliards m3.
La même source a rapporté que l’Algérie demeure «doublement vulnérable» quant aux changements climatiques, étant un pays semi-désertique qui subit les impacts négatifs des changements climatiques. Elle ajoute que le fait que les revenus de l’Algérie proviennent essentiellement des hydrocarbures, il est «nécessaire» de veiller à ce que la responsabilité historique des pays développés soit maintenue.
Il estime par ailleurs que les pays développés exercent actuellement un forcing pour faire payer et partager leur «fardeau» par la création de taxes qu’ils veulent imposer au secteur des hydrocarbures, premier à être visé. Tout en affirmant que l’Algérie défend les pays africains, le même expert assure que les négociateurs font en sorte que les décisions pouvant être prises ne soient pas défavorables aux pays producteurs de pétrole et de gaz, surtout que les pays développés «s’acharnent» à atténuer leur responsabilité historique et impliquer tous les pays pour les obliger à mettre la main à la poche.
«L’Algérie étant membre de l’OPEP et de l’OPEAP, elle conjugue ses efforts avec les membres de ces organisations (non représentées à la COP-15) à l’occasion des réunions de coordination quotidiennes portant sur les négociations en cours et concernant les hydrocarbures», a déclaré M. Allouani à ce propos. Il est à noter que le Protocole de Kyoto prévoit que les pays développés réduisent leurs émissions de CO2 tout en assurant une compensation aux pays touchés par les effets des changements climatiques.
Par : MINA ADEL