150 000 malades mentaux en Algérie

150 000 malades mentaux en Algérie

Plus de 150 000 malades mentaux existent en Algérie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La majorité d’entre eux sont abandonnés et errent dans les grandes villes, notamment à Alger.

La menace que ces individus présentent pour eux-mêmes et pour autrui ne semble préoccuper personne. Pourtant, bien des incidents ont été enregistrés, allant des agressions physique aux scènes choquantes qui sèment la panique parmi les citoyens.

Des individus qui déclament des insanités, qui circulent nus, d’autres telles des loques humaines font leurs besoins sur la voie publique ou importunent les badauds par les odeurs infectes qui se dégagent de leurs corps chétifs et souffrants, sont entre autres les scènes amères de la réalité des malades mentaux en Algérie.

Ce qui désole, c’est que ce sont les mêmes personnes qui fréquentent des lieux bien précis. Ils sont connus de tous, même de la police. Pourtant, ni les services de la santé ni la sécurité n’interviennent pour leur prêter assistance et les affecter dans les centres de santé spécialisés.

Selon le site de la Radio nationale, citant le Professeur Kacha, chef de service de l’hôpital de Chéraga, une instance spéciale sera mise en place dans les deux ou trois années à venir. La problématique de la prise en charge de ces individus se pose avec acuité. Dans les quelques centres et hôpitaux disponibles, le nombre de lits fait grandement défaut, certains malades mentaux sont systématiquement renvoyés chez eux faute de place.

Selon l’OMS, la plupart de ces aliénés ne bénéficient pas de prise en charge médicale. Ils sont souvent laissés à leur triste sort, certains survivent dans des conditions inhumaines, d’autres perdent carrément la vie des suites de maladies, d’accidents et des aléas climatiques.

On croit savoir que la majorité des malades mentaux qui rodent à Alger viennent d’autres wilayas du pays. Certains fuient leurs lieux de résidence et passent leur vie à errer, d’autres sont carrément rejetés par leurs familles et ne trouvent pour refuge que les lieux infâmes des grandes villes. La majorité de ces aliénés mentaux flânent dans les quartiers populaires, et passent leurs nuits à la belle étoile, dans les jardins et à proximité des gares et des lieux publics. En Algérie, leur nombre tend à augmenter ces derniers temps.

Outre les personnes âgées, force est de relever également la présence de plus en plus inquiétante de jeunes hommes et jeunes filles dépressifs ou en difficultés, réduits à la mendicité et à la consommation de drogue. Un début de descente aux enfers avant que leur état ne se dégrade et que leur dépendance ne se confirme. Certains subissent les pires formes de persécution et d’exploitation de la part des bandes de la rue.

D’autres encore, deviennent avec le temps des malades dont la santé psychique est sérieusement affectée. Mais dans tous les cas, l’absence des autorités publiques et d’une prise en charge médicale et psychologique sérieuse fait que ces personnes deviennent, au fil des ans, irrécupérables.

Aomar F. A