Le PDG du groupe Saïdal, Boumediène Derkaoui, et le DG de Novo Nordisk Algérie, Jean-Paul Digy, ont signé, hier à Alger, un accord de partenariat, jugé de grande importance, portant sur la fabrication de l’insuline en Algérie.
Grâce au soutien technique du laboratoire danois et le transfert de technologie et de savoir-faire, le groupe Saïdal ambitionne de produire toutes les formes d’insuline de façon à répondre à tous les besoins du marché national en la matière dans un délai maximum de 40 mois. «Le coût du projet est de 15 millions d’euros avec pour objectif de produire toutes les formes d’insuline et répondre à la totalité des besoins de nos malades diabétiques dans un délai maximum de 40 mois», a déclaré le premier responsable de la société publique. Saïdal compte particulièrement investir dans l’insuline analogue : «Fin 2011, la facture d’insuline était de 14 milliards de dinars dont 12 milliards d’insuline analogue que nous ne produisons pas ici en Algérie. Notre objectif premier est donc de produire de l’insuline analogue sous toutes ses formes». Voilà qui devrait mettre fin au manque récurrent d’un produit aussi vital et stratégique qu’est l’insuline en Algérie, mais aussi réduire nettement la facture de l’importation des médicaments et leur remboursement par les caisses de Sécurité sociale. L’accord a été signé à l’hôtel El Aurassi, en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, et son homologue de l’Industrie et de la PME, Mohamed Benmeradi, tous les deux engagés dans le processus de négociations pour l’aboutissement de cet accord et qui a duré 18 mois. Un accord signé près d’une semaine après un autre, conclu entre le laboratoire privé Biopharm et la compagnie internationale AstraZeneca portant sur la construction d’une nouvelle unité de production de médicaments dans la région d’Alger. Quelques semaines auparavant, un autre a été conclu entre le groupe Saïdal et un groupe émirati spécialisé également dans la production des produits pharmaceutiques. «Ce sont des signes encourageants pour nous dans notre démarche visant à faire face à une facture d’importation très importante (2 milliards de dollars en 2011) et produire localement 70% de nos besoins en médicaments d’ici fin 2014», a déclaré le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès. «Nous avons toutes les garanties pour que ce projet avec Novo Nordisk aboutisse», a-t-il poursuivi. De son côté, le PDG de Saïdal a soutenu que «c’est un partenariat qui ne va déboucher que sur une réalisation où il n’y aura que des gagnants. D’abord, les deux compagnies Saïdal et Novo Nordisk qui vont grandir, les malades diabétiques qui seront totalement sécurisés en matière de médicaments, et ensuite les caisses d’assurance sociale et l’économie algérienne de façon générale». L’accord conclu hier sera matérialisé dans l’usine d’insuline, actuellement opérationnelle à Constantine. La première étape consiste en la mise à niveau des installations (elle durera neufs mois), suivie de la production d’insuline en flacon sous le label de Novo Nordisk. La production des cartouches et des stylos d’insulines viendra en dernier. Trois nouvelles usines d’insuline seront réalisées prochainement par le groupe Saïdal. La première sera mitoyenne de l’usine actuelle à Constantine, une autre sera implantée face à l’hôpital Zemirli (Alger) et la troisième sera ouverte à Cherchell (Tipasa). Les études sont achevées et les entreprises de réalisation désignées. Elles sont au nombre de neuf.
K. M.