Les mis en cause devraient être présentés aujourd’hui devant le parquet de Béjaïa après avoir été auditionnés par la police.
Les services de police ont procédé à l’interpellation d’une quinzaine de manifestants lors de la marche organisée, dans la matinée d’hier, à Béjaïa, par un groupe d’étudiants de la cité 1 000-Lits, en guise de soutien aux trois étudiants écroués depuis mercredi dernier pour “trouble à l’ordre public et incitation à la violence”.
À travers cette action de rue, improvisée depuis la résidence universitaire 1 000-Lits pour prendre la direction du tribunal de Béjaïa, les marcheurs voulaient faire pression sur les autorités judiciaires dans le but d’obtenir l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre de leurs camarades incarcérés à la maison d’arrêt d’El-Khemis, à Béjaïa.
L’opération coup-de-poing de la police est intervenue au moment où les manifestants ayant pris part à cette marche allaient observer un rassemblement de protestation devant le palais de justice de Béjaïa, sis à la cité Tobbal. Ainsi, suite à l’intervention musclée des éléments de la sûreté de wilaya de Béjaïa, la situation a pu être maîtrisée. Les manifestants les plus téméraires se sont vus embarquer par la police, alors que les autres marcheurs se sont aussitôt évaporés dans la nature.
Selon une source policière, sur les 15 jeunes manifestants interpellés, 5 ne sont pas des étudiants, mais plutôt des “extras”, qui se sont introduits dans la foule. Les mis en cause devraient être présentés aujourd’hui devant le parquet de Béjaïa, après avoir été auditionnés par la police. Pour rappel, au lendemain des événements violents qu’ont connus plusieurs cités universitaires, dimanche passé, à Béjaïa, 5 étudiants accusés d’être des “meneurs de troubles” ont été arrêtés par la police, avant d’être mis sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction près le tribunal de Béjaïa. Par ailleurs, dans la journée de mercredi dernier, 3 autres étudiants ont été arrêtés par la police, puis placés sous mandat de dépôt par le parquet de Béjaïa pour avoir procédé à la fermeture de la RN9 reliant la capitale des Hammadites à Sétif, à hauteur de la localité d’Ireyahène.
À signaler qu’une marche de démarcation et de dénonciation des derniers événements qui ont secoué les cités universitaires de Béjaïa sera organisée, aujourd’hui, par la coordination locale des étudiants (CLE) de Béjaïa. Une marche soutenue, faut-il le souligner, par le Syndicat national autonome des administrations publiques (Snapap) des travailleurs des œuvres universitaires de Béjaïa. Dans un communiqué rendu public hier, le Snapap lance un appel à tous les travailleurs du secteur de l’enseignement supérieur pour rejoindre massivement “la marche de l’honneur” qui aura lieu lundi, à 10h, du campus de Targa-Ouzemmour vers le siège de la wilaya afin de “dénoncer les actes de vandalisme et de violence, la prise en charge des revendications des travailleurs et exiger un lieu de travail serein et favorable”.
L. O./K. O