Le groupe italien Saipem a été sélectionné par la compagnie nationale Sonatrach pour réaliser une étude d’ingénierie de base (FEED – Front End Engineering Design) dans le cadre du méga-projet, « Phosphate Integrated », un programme stratégique pour le développement de la filière engrais en Algérie.
L’information a été confirmée ce jeudi via un communiqué officiel, précisant que l’attribution s’est faite dans le cadre d’un processus de sélection concurrentiel dit « Feed dual ». Deux sociétés d’ingénierie, dont Saipem, sont chargées de concevoir en parallèle une version complète du projet.
À l’issue de cette phase, Sonatrach retiendra la solution la plus avantageuse sur les plans technique et économique, qui servira ensuite de base à l’octroi du contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction), pour la construction et la mise en service de l’ensemble des installations.
Ce projet, inédit par son envergure, marque une première pour l’Algérie dans le domaine de l’extraction minière couplée à la transformation industrielle des phosphates. Il s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification économique hors hydrocarbures et ambitionne de positionner le pays comme un acteur de poids sur le marché international des engrais.

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Selon les prévisions, les futures installations permettront l’extraction de 10 millions de tonnes de phosphates par an, et la production de 6 millions de tonnes d’engrais, un volume significatif appelé à booster les exportations nationales.
Impliqué dans le scandale Sonatrach, Saipem signe son retour sur le marché algérien
Ce retour stratégique intervient pourtant sur fond d’un passé judiciaire lourd. En 2022, la justice algérienne avait condamné Saipem à une amende de 192 millions d’euros dans le cadre du vaste scandale de corruption qui a secoué Sonatrach au début des années 2010.
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Le tribunal de Sidi M’hamed à Alger avait également infligé une peine de 20 ans de prison par contumace à l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil. Deux cadres de Saipem, avaient quant à eux été condamnés à cinq ans de prison.
Cette affaire, qui impliquait aussi l’ex-PDG de Sonatrach Mohamed Meziane, portait sur l’attribution douteuse d’un marché de construction d’une raffinerie à Arzew. Les responsables avaient été poursuivis pour avoir indûment favorisé Saipem dans l’octroi de ce projet stratégique.
Malgré ce passé judiciaire entaché, l’Algérie semble désormais prête à tourner la page, en réintégrant le géant italien dans ses plans de développement industriel.
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