Le «devoir» de se reposer prime dans l’esprit des parlementaires,après une série de séances marquées par un absentéisme flagrant.
La session actuelle du Parlement sera clôturée dans moins d’une semaine alors que les sujets qui interpellent les «représentants du peuple» ne manquent pas, notamment avec la montée de la colère sociale dont la gestion bascule entre des mesures momentanées prises par le gouvernement comme ce fut le cas pour la baisse des prix de l’huile et du sucre, et une classe politique qui reste loin de pouvoir gagner la confiance d’une société qui a compris que les partis sont des partis d’occasions électorales.
D’ailleurs, chaque parti voit «le meilleur» dans son raisonnement et son initiative. Ainsi, les «représentants du peuple» qui ont pris quatre jours pour calmer les esprits suite aux dernières émeutes qui ont secoué le pays, n’ont pas autre chose à faire car le «devoir» de se reposer prime dans l’esprit des parlementaires, après une série de séances marquées par un absentéisme flagrant.
L’absentéisme est devenu permanent et flagrant. Les députés ne voient pas l’utilité d’assister aux débats de présentation de projets de loi et aux séances de questions orales dont le but est d’affirmer le rôle de contrôle comme prérogative du Parlement. Ils s’absentent même aux séances de vote pour l’adoption d’un projet de loi. En tout cas c’est ce qui a été confirmé lors de la dernière séance relative à l’adoption du projet de loi de règlement budgétaire de 2008, une loi attendue depuis 30 ans. Hélas, certains députés semblent loin de pouvoir exercer leur fonction contre 30 millions de centimes. Dans ce cadre, le patron de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, s’est contenté de «menacer» d’aller vers l’amendement du règlement intérieur de la chambre basse du Parlement à travers lequel les salaires des députés seront sérieusement touchés en cas d’absence. Cependant, il ne s’agit que d’une menace car aucune mesure officielle n’a été prise dans ce cadre.
Il est à rappeler que les deux projets de loi importants adoptés par les parlementaires sont la loi de finances de 2011, la loi sur la régulation de l’activité immobilière et la loi portant règlement budgétaire et les personnes âgées. Cependant, le projet portant code communal ne risque pas d’être débattu lors de la session actuelle, un projet de loi attendu depuis 10 ans et en relation directe avec l’actualité, notamment en ce qui concerne le ras-le-bol exprimé par les citoyens sur l’absence de communication au sein des communes, alors que les P/APC se disent dépassés par «l’absence de prérogatives» qui leur permettraient de gérer les préoccupations des citoyens de leur commune. Dans ce cadre, il est à souligner que la commission des affaires juridiques de l’APN a entamé une série d’audiences avec des APC représentant différents partis politiques pour recenser leurs préoccupations. Mais les députés doivent attendre encore pour pouvoir discuter ce projet de loi.
Par ailleurs, certaines formations politiques siégeant à l’APN, telles que le groupe parlementaire du RCD, celui d’El Islah soutenu par le MPS, parti de l’alliance présidentielle, espéraient la programmation d’un débat au sein de l’Assemblée pour discuter des préoccupations politiques et socio-économique, un appel auquel la direction de l’APN n’a pas donné sutie. Dans ce cadre, l’APN a préféré organiser une journée parlementaire sur la jeunesse et la politique, proposée par le parti de Moussa Touati, sans aboutir à un vrai diagnostic et des solutions pour ces jeunes dont certains préfèrent la harga, l’immolation par le feu où continuer à fonctionner avec les moyens de bord.
En outre, la chambre basse du Parlement baissera encore une fois le rideau sur sa session au moment où des voies s’élèvent pour dissoudre cette institution et que d’autres se préparent déjà pour les prochaines législatives de 2012.
Par Nacera Chenafi