La septième législature sera exceptionnelle. Pour cause : 145 femmes députées siègeront à l’hémicycle aux côtés de 318 hommes qui se sont engagés dans l’aventure de la députation.
une première en Algérie. Jamais autant de femmes n’ont accédé à la chambre basse, lieu où se peaufinent les lois de la République. Que pensent ces nouvelles élues de cette ouverture politique qui a été consacrée à la faveur d’une nouvelle loi dans l’objectif de promouvoir la représentativité de la femme au sein des assemblées élues. « Après une longue période de dèche, les femmes sont mises au-devant de la scène politique dans l’espoir qu’elles apportent leur pierre à l’édifice », estime Mme Fouzia Sahnoun, membre du bureau national du RND, et nouvelle élue au niveau d’Alger. La députation n’est plus une chasse gardée, lâche-t-elle en confirmant que le militantisme est quelque chose que la personne a dans le sang. Le RND sera représenté à l’APN par 24 femmes « qui sont toutes instruites et bien formées politiquement », souligne Mme Sahnoun, qui tient à rappeler que son parti, contrairement aux autres formations politiques, a opté pour la parité au niveau d’Alger. Le RND est convaincu que sans le système des quotas décidé par le chef de l’Etat, les femmes seraient restées en marge de l’activité politique. Seulement, souligne-t-elle, « il faudrait poursuivre le combat à l’intérieur de l’Assemblée pour maintenir l’article 31 bis, d’autant plus que la prochaine mission de l’APN serait d’amender la Constitution ».
Parmi les priorités du RND, Mme Sahnoun cite la nécessité de remodeler le code de la famille, à commencer par l’amélioration des conditions sociales des femmes divorcées. La députée affirme également que son groupe parlementaire compte remettre sur le tapis les questions du chômage, dont la femme est la première victime, la violence au sein des entreprises … Bref, il faudrait, selon elle, écouter les gens, et surtout avoir la patience nécessaire pour occuper une place en politique. « Le courage doit être toujours de mise pour ne pas renoncer au combat à la moindre embûche », conclut-t-elle.
« ON N’A PAS LE DROIT À L’ERREUR »
Mme Akila Rabhi, journaliste à la radio nationale, siègera elle aussi dans la prochaine chambre basse pour représenter le FLN, après avoir été élue à Blida. Elle rappelle que les femmes ont toujours été considérées comme des demi-citoyennes alors que les meilleures des compétences sont des femmes. « Le plus important maintenant, dira-t-elle, c’est d’être à la hauteur des attentes et de ne pas décevoir les citoyens qui ont élu ces femmes en nombre important. On n’a pas le droit à l’erreur. Il faudrait innover en termes de législation ». Elle promet de constituer un groupe parlementaire de femmes députées pour faire le forcing, d’autant plus que les préoccupations de la gent féminine sont innombrables. Le groupe FLN qui compte 68 femmes promet de revoir une multitude de mesures, notamment dans le cadre du code de la famille. Le but étant de protéger au mieux les femmes divorcées, et toutes les victimes de la société.
Soraya Chaabane, journaliste députée élue de la wilaya d’Oran sous la bannière du Parti des travailleurs, estime qu’il est grand temps de dépasser les faux préjugés qui ne reflètent pas la réalité du terrain. « Les femmes méritent d’être considérées à leur juste valeur », note-t-elle. Selon elle, les huit femmes députées du PT comptent bien assumer leur rôle dans l’hémicycle, en application du programme de leur parti qui a « de tout temps plaidé la cause des femmes algériennes, que ce soit dans le domaine social ou politique ». Le Parti des travailleurs affirme de ce fait que le combat se poursuivra au sein de la chambre basse pour consacrer la parité dans tous les domaines, sans distinction aucune.
Karima Alloun.