La question des 140.000 postes vacants dans la fonction publique, reste une vraie énigme dans la gestion de la politique de l’emploi en Algérie. Le gouvernement compte donner la priorité aux jeunes universitaires employés au titre des contrats de pré-emploi (CPE), suite à un concours sur titre.
Dans une déclaration, à l’issue de sa visite de travail à la wilaya de Tipaza, le ministre auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public, Mohamed El Ghazi, a indiqué lundi dernier, que « La commission ministérielle, qui travaille en collaboration avec la Direction générale de la Fonction publique, parachèvera le recensement des postes inoccupés, la semaine prochaine, au plus tard ».
Plus explicite, le représentant du gouvernement a révélé que les postes recensés seront transférés, de façon prioritaire, au profit des jeunes diplômés universitaires, employés au titre des contrats du pré-emploi (CPE), suite à un concours sur titre, alors que d’autres concours seront organisés sur la base de l’expérience et de l’ancienneté du diplôme. Dimanche dernier, le ministre du Travail, Mohamed Benmeradi a affirmé à Alger que les inscrits dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) seront « prioritaires » pour pourvoir aux 140.000 postes vacants dans la fonction publique.
Selon le ministre, ils sont environ 800.000 jeunes inscrits dans le cadre de ce dispositif, qui ont été recensés à fin 2013. En marge de la signature d’une convention-cadre entre son département et celui de la Pêche et des Ressources halieutiques sur la promotion de la micro-entreprise dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture, Benmeradi a indiqué que 500.000 inscrits DAIP sont dans l’administration et seront prioritaires pour pourvoir aux postes vacants dans la fonction publique, soulignant que des concours internes sont prévus pour les postes exigeant des critères spécifiques.

Il est à rappeler que dans son rapport d’appréciation sur l’exécution du budget 2011, la Cour des Comptes fait état de milliers de postes budgétaires non pourvus jusqu’ici, alors que le chômage frappe une grande tranche des jeunes, notamment des diplômés. Pour sa part, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait indiqué que la fonction publique compte près de 140.000 postes non pourvus, alors que les dotations budgétaires sont mobilisées par les lois de finances.
A cet effet , le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a installé une commission présidée par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la réforme du secteur public, pour étudier ce dossier et prendre les mesures nécessaires afin de pourvoir à ces postes vacants. Mercredi dernier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que ces postes vacants ne concernent pas seulement les nouveaux recrutements, mais aussi les promotions internes des employés. Pour le ministre, ce retard accusé dans le recrutement est dû notamment » aux conditions définies par la direction générale de la Fonction publique, au rythme de réalisation des projets d’équipement public et la non conformité du cadre ciblé par les administrations publiques avec les compétence disponibles « .
La décision du gouvernement d’offrir la priorité aux jeunes universitaires de pré-emploi dans l’attribution des postes vacants de la fonction publique intervient après des années de calvaire de ses jeunes. Ces dernières années, ces jeunes sont montés au créneau pour dénoncer leur situation, comme c’est le cas d’une cinquantaine de jeunes employés dans le cadre du dispositif du pré-emploi qui se sont rassemblés, il y a quelques jours, devant la maison de la presse à Alger. C’est le cas aussi des jeunes d’Oran, de Tizi Ouzou et d’autres wilayas.
Nacera Bechar