«Chaque secteur dispose d’un certain nombre de postes budgétaires qui ne sont pas financièrement utilisés»
De ces postes non pourvus, il a été recensé 42 500 postes dans le secteur de l’éducation, 10 740 dans la justice, 20 700 dans l’enseignement supérieur et 18 400 dans la santé.
Plusieurs départements ministériels ont gelé le recrutement de milliers de postes d’emploi permanents durant l’exercice 2011. Cela sest produit alors que le chômage battait son plein.
Ces postes pour lesquels les dotations budgétaires ont été mobilisées n’ont pas donné lieu à des recrutements, est-il relevé dans le rapport de la Cour des comptes.
Au cours du débat qui a suivi la présentation du projet de loi sur le règlement budgétaire, des députés ont critiqué cette situation en s’interrogeant sur les raisons de la non-consommation de ces 140.000 postes budgétaires.
De ces postes non pourvus, il a été recensé 42.500 postes dans le secteur de l’éducation, 10 740 dans la justice, 20.700 dans l’enseignement supérieur, 18.400 dans la santé, 6 300 dans la formation professionnelle et 137 au niveau du Premier ministère. Le secteur des affaires religieuses cumule à lui seul 30.000 postes d’emploi.
A titre de rappel, en 2011, des jeunes chômeurs du sud et du nord du pays ont affronté les forces de sécurité et incendié des infrastructures pour exiger de l’emploi. Tandis que les milliers de postes budgétaires ont été prévus par le gouvernement, a-t-on dénoncé. Interrogé à ce sujet, le ministre des Finances, Karim Djoudi, justifie que «ces 140.000 postes n’ont pas trouvé à ce jour de candidats». Donc, poursuit-il «chaque secteur dispose d’un certain nombre de postes budgétaires qui ne sont pas financièrement utilisés». Quid de ces postes perdus dans un contexte marqué par une forte demande d’emploi non satisfaite notamment chez la catégorie des diplômés orientés vers l’emploi précaire? «L’emploi c’est l’économie qui le crée ce n’est pas la Fonction publique qui n’est pourvoyeuse que de 2 millions de postes sur l’ensemble des 10 millions de postes créés jusqu’ici.»
Ceci dit, plusieurs départements ministériels ont bloqué le recrutement à leur niveau. S’agit-il d’une instruction du gouvernement? Le ministre des Finances n’a pas voulu donner plus de détails. «La manière avec laquelle les secteurs organisent leur recrutement est à l’origine de ce problème», a expliqué Karim Djoudi. Selon le ministre, les entreprises et les organismes publics peinent, parfois, à trouver des candidats avec les profils exigés pour ces postes budgétaires.
Néanmoins, a-t-il dit, ces secteurs ont la possibilité, en vertu d’une instruction de la Fonction publique, de restructurer ces postes budgétaires pour créer des emplois qu’ils jugent utiles pour leur fonctionnement.
La Fonction publique compte «deux millions de postes budgétaires, dont 140.000 postes vacants alors que les dotations budgétaires sont mobilisées par les lois de finances», a-t-il déclaré en marge de la présentation du projet de loi sur l’exécution du budget 2011. Un rapport de la Cour des comptes fait état de milliers de postes budgétaires non pourvus jusqu’ici, alors que le chômage frappe une grande tranche des jeunes, notamment des diplômés.
Des députés se sont interrogés sur les dotations importantes allouées en 2011 aux programmes d’insertion professionnelle en faveur d’emplois non permanents alors qu’un grand nombre d’emplois permanents inscrits dans différents secteurs sont restés vacants.
Tout en notant un nombre important d’emplois non exploités, certains députés contestent les justifications des mesures de la Fonction publique alors que des milliers de jeunes sont en quête de travail.