Les premières chaînes de télévision privées verraient le jour en 2012. « A mon avis, nous verrons les premières chaînes privées en 2012 », affirme lundi 19 septembre au journal arabophone El Khabar Nacer Mehal, ministre algérien de la Communication.
Pour élaborer le cahier des charges, le gouvernement compte ainsi solliciter l’aide d’une « compétence algérienne », en l’occurrence Rachid Arhab, membre du CSA, conseil supérieur de l’audiovisuel français.
Le ministre ne précise pas pour quelles raisons les compétences de ce journaliste seraient-elles de nature à aider les autorités algériennes à élaborer ce cahier de charges. Est-ce pour ses origines algériennes ? Pour son parcours comme journaliste à France Télévisions ou pour son expérience comme membre du CSA en janvier 2007 ?
Toujours est-il qu’il manquerait suffisamment de compétences nationales dans le secteur de l’audiovisuel pour que le ministère fasse appel à Rachid Arhab, au demeurant journaliste émérite récompensé en 2000 du sept d’Or du meilleur présentateur du journal télévisé du 13 heures avec sa co-présentatrice Carole Gaessler.
Au cours du même entretien, le ministre de la Communication reconnait son incapacité à gérer la télévision d’Etat, l’ENTV, qualifiant ses programmes de «médiocres ».
« Lorsque je suis arrivé au ministère, j’ai trouvé une situation qui ne m’a pas plu à la télévision. Le problème est celui des mentalités. J’avoue que j’étais incapable d’améliorer les choses(…) Si je me suis excusé l’année dernier, cette année je pleure avec les Algériens », avoue-t-il.
L’admirable aveu d’impuissance ! Les belles larmes! Le bel exercice de résipiscence.
On est tenté de pleurer avec Nacer Mehal, de hurler avec lui. On est même tenté de croire à tout ce qu’il avance. C’est d’autant plus vrai qu’il révèle avoir eu lundi dernier « carte blanche» du président Bouteflika pour entamer un travail d’assainissement au sein de la télévision publique.
Parce que cet ancien directeur de l’APS, l’agence officielle, n’avait pas « carte blanche » depuis sa nomination au poste de ministre de la Communication le 28 mai 2010 ?
Relisons ses deux déclarations prononcées devant les députés de l’assemblée jeudi 30 septembre 2010.
L’air bravache, le ton solennel, Mehal parlait ainsi : « L’heure est aux réformes, Il est d’une nécessité impérieuse d’insuffler un nouvel élan qualitatif afin d’améliorer les prestations de la télévision en y associant tous les acteurs qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise.»
Il y ajoutait sur le ton de la contrition : « L’ENTV a été largement critiquée pour les programmes qu’elle a diffusés pendant le mois de Ramadan. Et je tiens à présenter officiellement mes excuses à tous les téléspectateurs algériens.»
En septembre 2010, le ministre s’excusait pour l’indigestion des programmes de l’ENTV. Une année plus tard, il dit qu’il en pleure.