Quatorze personnes soupçonnées d’avoir un lien avec l’agression à l’arme blanche, lundi dernier, d’un policier assurant la surveillance de l’ambassade du Congo à Kouba, ont été arrêtées et entendues par la police, selon une source proche de cette affaire.
Il y a cinq jours, un jeune policier assurant la sécurité autour de l’ambassade du Congo, à Kouba, sur les hauteurs d’Alger a été poignardé par arme blanche par deux individus avant d’être dépouillé de son arme. Les deux assaillants, un lycéen de 17 ans et un étudiant de 20 ans, ont été interpellés par les policiers.
Le premier est natif du quartier d’Appreval, à Kouba, a été appréhendé immédiatement après l’agression, tandis que son acolyte, l’étudiant, a été interpellé 24 heures après également à Kouba. Quant au policier, qui a reçu trois ou quatre coups de couteau, il a été évacué en urgence à l’hôpital. » On suspecte que les deux assaillants ont agi à des fins terroristes. Les investigations menées par les enquêteurs de la DGSN ont permis, également, d’identifier 14 autres jeunes suspects âgés de 16 à 20 ans, qui seraient des membres d’une cellule dormante. Ces derniers ont été appréhendés lors d’une vaste opération menée à Appreval.
Les policiers ont pu retrouver l’armé volée et ont découvert des tracts djihadistes. Selon les mêmes sources, les deux jeunes assaillants auraient reçu des ordres d’agir à partir des réseaux sociaux. Ce qui démontre, pour l’instant et en attendant que l’enquête des policiers révèle la suite de cette affaire, que fort probablement, il s’agit d’un acte prémédité. Cet acte perpétré dans la banlieue algéroise révèle, par ailleurs, l’extrême importance de la menace terroriste sur Alger comme ailleurs.
Le terrorisme individuel peut se produire du moment que beaucoup de jeunes, endoctrinés par les discours religieux radicaux des recruteurs de Daech et d’Aqmi, peuvent agir contre les agents de l’ordre. L’acte de Kouba est un signe qui inquiète les enquêteurs.
D’autres exemples concrets sont à signaler. Rappelons-le, durant les années 2006 à 2012, des recruteurs d’Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) avaient pu gagner la confiance de plusieurs jeunes des quartiers populaires d’Alger avant de les utiliser comme kamikazes pour perpétrer des attentats..
L’ex-GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) avant qu’il devienne en 2006 Aqmi, avait longtemps investi dans les quartiers les plus démunis de la capitale pour recruter des jeunes égarés et sans emploi. Des quartiers où le taux de chômage est le plus élevé alors que la situation sociale des habitants est précaire. En 2007, les terroristes d’Aqmi avaient recruté des jeunes sans emploi dans des quartiers tels que Bachjarrah, Bourouba et Baraki, avant de les utiliser dans des attentats suicides.