14 ans depuis le crash de l’avion d’air Algérie à Tamanrasset: Les non-dits de l’enquête !

14 ans depuis le crash de l’avion d’air Algérie à Tamanrasset: Les non-dits de l’enquête !

Les autorités locales se sont recueillies, hier matin, à la mémoire des victimes du crash de l’avion, survenu le 6 mars 2003 à Tamanrasset.

La cérémonie de recueillement, au monument érigé à la mémoire des victimes à la sortie de l’aéroport, a été marquée par la présence des représentants de la compagnie Air Algérie, des responsables du club sportif Mouloudia d’Adriane et des familles de victimes

Ces dernières ont demandé au wali, Belkacem Silmi, la transcription du nom d’une victime qui ne figure pas sur l’épigraphe avant de laisser entendre de percutants témoignages et des “réquisitoires” à l’endroit des enquêteurs qui, selon eux, n’avaient pas révélé les véritables causes du drame. Mohamed Benbilal, auteur du livre, Le dernier voyage, consacré à la reconstitution des faits précédant l’accident du Boeing 737-200 d’Air Algérie, revient sur les détails que la commission d’enquête engagée par le ministre des Transports d’alors, Abdelmalek Sellal, n’avait pas cités dans son rapport. C’est une manière, pour lui, de présenter le travail d’une profonde investigation menée, à l’idée de rendre hommage aux 102 victimes.

Laconique, mais non sans émotion, l’auteur a recueilli différents témoignages et appuyé son œuvre par des clichés réels pour parvenir à dessiner le tableau d’une tragédie ineffaçable. Mais aussi pour revenir sur les véritables causes de l’accident, les conséquences de la négligence humaine et les péchés véniels du personnel chargé de l’entretien et de la maintenance des appareils de navigation. Mohamed, également réalisateur à la radio locale, relate la chronologie de l’ultime vol DAH 6289. “Au cours du décollage en piste 2 de l’aérodrome de Tamanrasset-Aguenar, un bruit sec et sourd fut entendu peu après la rotation. Le moteur gauche tomba en panne. L’avion fit une embardée à gauche et perdit progressivement de la vitesse, décrocha et s’écrasa, train toujours sorti, à environ 1 645 mètres du point d’envol, à gauche de l’axe de la piste.

L’avion fut entièrement détruit par le choc et l’incendie. La clôture d’enceinte de l’aérodrome fut endommagée sur environ 250 mètres.” “Le commandant de bord, le copilote, le chef de cabine, trois hôtesses de l’air et 96 passagers ont péri.” Le rapport final de la commission a indiqué que l’accident a résulté de “la perte d’un moteur lors d’une phase critique du vol, de l’absence de rentrée de train après la panne moteur et de la prise de commande par le commandant de bord avant d’avoir entièrement identifié la panne”.

Cependant, cette thèse a été entourée de beaucoup d’ambiguïtés et a fait réagir des experts qui se sont demandé pourquoi les pilotes n’ont pas appliqué la procédure permettant à l’avion de décoller avec un seul moteur sachant qu’entre la phase de décollage et le crash, il y avait eu seulement 25 secondes. Le dernier voyage de Benbilal Mohamed constitue une litote qui en dit long sur les moments terrifiants vécus peu avant la catastrophe.

Il nous a fait vivre ces moments dans ce livre dont une partie est consacrée à la biographie des victimes et aux prises de vue des épaves de l’aéronef.