14, 4% de la population algérienne concernée : Diabète, plaidoyer pour la multiplication des efforts de lutte et de prévention

14, 4% de la population algérienne concernée : Diabète, plaidoyer pour la multiplication des efforts de lutte et de prévention

Les rencontres internationales sur le diabète, organisées à Alger depuis le 17 octobre dernier sous la houlette des laboratoires pharmaceutiques Novo Nordisk, ont pris fin hier avec des recommandations pour une meilleure prise en charge de la pathologie, notamment par le recours aux technologies médicales et scientifiques nouvellement pratiquées.

Quelque 400 spécialistes ont pris part à ce rendez-vous important et à l’issue duquel les intervenants algériens et étrangers ont mis l’accent sur la nécessité de multiplier les efforts de lutte et de prévention en Algérie contre le diabète et ses conséquences, dont l’obésité, dont 23% de la population algérienne est atteinte.

Les chiffres communiqués durant les rencontres font état de quelque 4,1 millions de personnes atteintes du diabète, soit 14,4% de la population algérienne globale, dont seulement 2,5 millions seraient diagnostiqués et traités. Ils signalent également une prévalence sans cesse croissante de l’obésité (9,7 millions de personnes en 2018), et du pré-diabète (10 millions de personnes en 2018). Des indications alarmantes qui rendent la mise en place urgente d’un dispositif de prévention d’autant que la prise en charge de cette maladie chronique revient chère, alors qu’on estime que les coûts de santé en 2017 ont été de 2,8 milliards de dollars.

Outre les bons comportements en alimentation, de nutrition et d’hygiène de vie, comme moyens préventifs, les diabétologues parient sur une meilleure prise en charge du diabète à travers l’introduction des nouvelles technologies en santé-médecine, dont « la télémédecine ». Pour le professeur Rachid Malek, médecin interniste et chef de service au CHU de Sétif, qui a présenté un exposé sur la télémédecine et ses prochaines perspectives en Algérie, « la télémédecine est un tournant incontournable, compte tenu des besoins et des insuffisances en moyens matériels, humains en milieu hospitalier».

Parlant des avantages de cette technologie, qui permet de traiter le patient à distance, le professeur Malek a indiqué qu’avec cette technologie, le diabétique gagne du temps – le but est aussi de désengorger les services d’urgences surchargés en Algérie. Un accès à tout moment et n’importe où dans un pays immense de plus de 2 500 000 km2, avoir un deuxième avis par les médecins experts, avoir une appréciation rapide du degré de l’urgence, amélioration du suivi médical, optimisation de la relation médecin-malade. Les femmes sont généralement impliquées dans la prise de décision en matière de soins de santé, mais elles attendent qu’un des membres de la famille les accompagnent aux consultations médicales à l’hôpital ou dans un cabinet médical. Les personnes âgées, moins mobiles, la population rurale et du Sud dont les déplacements longs et coûteux devraient être évités.

Il reste à « trouver un cadre réglementaire en Algérie pour la e-santé ». « Si on veut introduire la télémédecine en Algérie, une approche multi-facettes est nécessaire afin de mettre en place une méthodologie pour s’assurer d’un grand potentiel de réussite», a-t-il recommandé.

Le Docteur N. Boudada, médecin interniste à l’hôpital de Constantine, nous a confié qu’en dépit de l’existence de bons centres dans notre pays, il y a un manque au niveau des structures. « Il n’y a pas eu une mise à niveau des structures de diabétologie. Le nombre de centres reste très insuffisant par rapport au nombre de diabétiques, qui est en augmentation constante et les médecins sont dépassés », a-t-elle indiqué. « Les médecins font la consultation et la prise en charge à la fois et nous n’arrivons pas à couvrir les besoins de tous les malades », a-t-elle ajouté, en insistant sur le « renforcement de la prises en charge des malades par la formations des médecins généralistes et, bien sûr, recourir aux nouvelles technologies ».

A ce sujet, le professeur Bernard Bauduceau, endocrinologue français réputé, rappelle que la médecine possède aujourd’hui de nouveaux outils, à savoir la télémédecine, le stylo connecté, des lecteurs de glycémies connectés, qu’il serait bon de généraliser dans la prise en charge des malades en Algérie. Il insiste sur la diététique et l’activité physique comme moyens de lutte et de prévention.

Leïla Zaïmi