14 000 décès liés au diabète ont été recensés en Algérie en 2014 ; 1.650.000 Algériens sont diabétiques, soit 6.5 % de la population.
Le diabète connaîtra une évolution notable durant les prochaines années dans notre pays et à travers le monde, alertent les spécialistes. On prévoit que la maladie touchera 2.900.000 personnes, soit 8.4% de la population, d’ici 2035, dans notre pays.
Telle sont les résultats de l’étude réalisée par la fédération internationale du diabète (FID) et présentée lors d’une conférence-débat, lors d’une visite guidée au sein du plus grand complexe industriel de Sanofi, spécialisé dans la fabrication d’insuline, à Frankfurt (Allemagne).
Le Pr Jean Claude Mbanya, le président de la Fédération internationale du Diabète (FID) a affirmé que l’Algérie avait fait des progrès considérables en matière de prise en charge médicamenteuse des malades diabétiques, cependant, il reste beaucoup à faire en matière de prévention, de dépistage précoce, sensibilisation, et éducation sur la gestion de la maladie.
Les résultats de l’étude conforment bel et bien cette donne. En terme de pourcentage, seules 46.2% des personnes atteintes de diabète de type 1, parvenaient au contrôle de leur glycémie. Et seules 41.9% des personnes attentes de diabètes de type2 font ce contrôle.
A noter en outre, et toujours selon les résultats de l’étude, que 40% des personnes diabétiques sont traitées par insuline en Algérie. Mais, les faibles taux de contrôle de la glycémie démontrent que l’insuline n’est pas utilisée de manière aussi efficace qu’elle devrait l’être.
Les complications du diabète sont fréquentes chez les patients algériens, puisque 50% des personnes atteintes de diabète de type 2 présentent des complications micro ou macro vasculaires.
Le Professeur Jean Claude Mbanya a recommandé en ce sens l’utilisation au maximum des bandelettes pour contrôle de la glycémie, «le contrôle de glycémie est moins coûteux que la prévention contre les complications, l’insuffisance rénale, la cécité ou bien les maladies de cœur», a-t-il conclu.
Le groupe Sanofi, présent en Algérie depuis plus de 20 ans, en est conscient. Après son engagement en matière d’industrie pharmaceutique en Algérie, il s’est lancé dans des campagnes de dépistage, de sensibilisation et d’éducation pour que le malade diabétique devienne lui-même le maître de sa maladie et non pas le contraire.
Sanofi Algérie a signé, dans ce sens, avec le ministère de la Santé un accord de partenariat afin d’offrir au patient des dépistages, et d’améliorer les traitements de certaines maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension artérielle et d’autres pathologies cardiovasculaires.
Le groupe a également mis à la disposition des diabétiques et des équipes médicales une clinique mobile qui sillonne plusieurs régions du pays. Cette clinique assignée effectue des dépistages et des campagnes de sensibilisation à l’attention du grand public sur le diabète, l’hypertension, l’hyperlipidémie et les facteurs de risque associées.
«INVESTIR DANS LA PREVENTION»
Le professeur Jean-Marc Chantelot, ayant contribué à la réalisation de cette étude, a affirmé pour sa part que le coût de la maladie diabétique est lié au coût des implications de cette maladie. Pour lui, les états doivent investir dans la prévention de la maladie, et l’éducation des patients, et donner à ces derniers tous les moyens possibles pour gérer leurs maladies.
Il explique, avec un langage très simple, qu’il faut donner aux patients, notamment ceux qui traitent avec l’insuline, suffisamment de bandelettes pour tester leur glycémie. Et de préciser : «une fois qu’on a les bandelettes, il faut avoir le chiffre pour ajuster son insuline. Car si on se teste, et qu’il n’y a aucune corrective, ça ne sert strictement à rien». Il résume : «il faut utiliser les bandelettes, il faut savoir interpréter les résultats pour modifier le traitement».
Pour lui, «l’Algérie est l’un des pays qui, en terme de contrôle de glycémie, font le mieux, même si tout n’est pas parfait. Vous avez un système de sécurité sociale qui apporte beaucoup pour le pays».
Il dira que c’est un exemple que je cite régulièrement : «En Algérie, il y a un accès au traitement et puis des programmes d’éducation qui sont en place». Il poursuit en affirmant que comparativement à la Turquie, l’Algérie consacre plus de temps et de moyens pour l’éducation des patients diabétiques. «Deux systèmes comparables en terme de traitement, l’Algérie apporte plus en matière d’éducation, et a des meilleurs résultats que la Turquie».
Le groupe Sanofi s’est lancé dans des recherches innovantes afin de permettre davantage aux patients diabétiques de vivre plus à l’aise avec la maladie. Des recherches sont déjà en cours pour la création d’une insuline intelligente, une sorte de patch qui régulera la glycémie des patients durant toute une semaine, pour passer à un patch qui sera utilisé pour une période de six mois.