Les opérations du Hadj sont chapeautées par le conseil d’administration de l’Office national du Hadj et de la Omra A chaque campagne, les hadjis se retrouvent livrés à eux-mêmes.
Les opérations du Hadj et de la Omra représentent un marché juteux. «Malgré le fait que les autorités publiques ne veulent pas lâcher prise sur ce pactole, chaque année des polémiques, des anomalies de gestion et multiples dépassements sont relevés», clament les usagers et les observateurs. Près de 200.000 personnes partent chaque année effectuer le pèlerinage de la Omra au Lieux Saints et 36.000 autres pour accomplir le Hadj ou grand pèlerinage.
A chaque campagne, les hadjis sont livrés à eux-mêmes et confrontés à de nombreuses difficultés dans l’accomplissement du pèlerinage. Ils ont été victimes de l’arnaque d’agences de voyages qui leur proposent un hébergement confortable dans des hôtels classés, situés à proximité des Lieux Saints, et un transport assuré de l’aéroport au lieu d’hébergement.
Les opérations du Hadj sont chapeautées par le conseil d’administration de l’Office national du Hadj et de la Omra, un Epic présidé par le ministre lui-même et dont les décisions sont soumises à l’aval du Premier ministre. Cette année les agences doivent débourser 750 DA à l’office pour chaque hadji.
Le transfert des capitaux en cette occasion n’est pas encore contrôlé par la banque d’Algérie, indique-t-on. La publicité mensongère faite par les agence non agréées fait l’objet d’un enquête diligentée par le ministère du Tourisme.
Alors que les propriétaires d’agences l’accusent d’orchestrer une campagne de dénigrement à leur encontre, le ministre des Affaires religieuses, également président du conseil d’administration de l’Office du Hadj et de la Omra, affirme que «la situation sera maîtrisée et assainie de ces parasites durant l’actuelle campagne».
Le département de Ghlamellah a institué cette année «l’envoi d’une commission restreinte composée de 16 à 17 personnes pour le suivi, au cas par cas, du travail des agences et l’application des dispositions du cahier des charges auquel on a apporté quelques correctifs et ajouts cette année».
Selon le directeur général du dit office, M.Barbara, «le Hadj est devenu un véritable business de mauvais aloi». Durant la campagne de la Omra précédente, il a été constaté des pratiques non conformes aux mesures arrêtées par le ministère de tutelle. «Plusieurs cas d’agences agréées faisaient de la sous-traitance avec des agences non agréées ont été décelés», a-t-il indiqué. «D’autre agences sont allés jusqu’à abandonner ou égarer leurs clients souvent très âgés quand d’autres présentent des défaillances flagrantes quant à leurs prestations», poursuit-il. «Ces rabatteurs, souvent des boîtes non agréées doivent leur existence aux agences agréées ayant le quitus pour participer aux opérations de pèlerinage au Lieux Saints», a-t-il ajouté. Cependant, un syndicaliste qui a requis l’anonymat a affirmé qu’ «au moins une dizaine d’agences auteures de dépassements avérés sont reprises encore cette année pour assurer la prise en charge de l’opération de la Omra». Cela a fait dire à notre interlocuteur que «la politique des deux poids deux mesures règne dans ce secteur car ou c’est l’impunité totale ou bien c’est la sanction collective comme cela s’est passé durant la campagne précédente». Toutes les agences privées n’ont pas été autorisées à participer à la campagne de l’année écoulée. Or, dira-t-il «Ceci n’a pas empêché l’échec ou la mauvaise gestion de la campagne de la Omra affectée aux seuls organismes publics qui sont l’Onat et le Touring club d’Algérie». Idem pour l’actuelle campagne car on déplore «la participation des agences incriminées». Qui sont ces intouchables? Le ministre de la tutelle a refusé de répondre aux questions des journalistes qui l’attendaient de pied ferme.
Les gérants d’agences quant à eux ne comptent pas rester les bras croisés. «Nous comptons discuter de ce problème majeur lors de la rencontre qui se tiendra d’aujourd’hui avec le ministre du Tourisme et de l’Artisanat», clament-ils. Le marché du Hadj a été ouvert aux agences privées au milieu des années 1980 puis suspendue en 1994 puis rouvert en 1985 avant d’être gelé en 2010 et ensuite rouvert pour l’année en cours.
«Pas moins de 5 agences dont 3 succursales se sont vu retirer leur agrément suite à leur défaillance durant la campagne de la Omra de l’année dernière», selon le directeur général de l’Office national du Hadj et de la Omra.
Pour l’actuelle campagne, «133 agences sont agréées» par les services de Ghlamellah afin de participer aux opérations de la Omra et près de 44.000 personnes recensées jusqu’ici et «28 autres seront agréées pour prendre en charge l’opération du Hadj», a souligné le ministre dans son intervention lors de la rencontre avec les agences de tourisme et de voyage.