Jusqu’à hier, de nombreux périmètres autour de la ville de Boumerdès étaient encore quadrillés Ce dernier devait se tenir à l’est du pays.
Une opération militaire a été enclenchée depuis plusieurs jours par les forces de sécurité sur la base de renseignements opérationnels dans les maquis de Chouicha, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Boumerdès.
L’opération entame sa deuxième semaine. 13 terroristes ont ainsi été éliminés permettant la récupération de plusieurs armes d’assaut et une quantité importante de médicaments.
Jusqu’à hier, de nombreux périmètres autour de la ville étaient encore quadrillés, confient des sources sécuritaires en parfaite connaissance de cette opération militaire, précisant que la RN 24 reliant Chouicha à Zemmouri et Cap Djinet demeure inaccessible pour faciliter le déroulement de l’opération. Les mêmes sources ajoutent que ce sont de hauts cadres de l’ANP qui supervisent sur le terrain l’action de l’armée. Les informations en possession des forces de sécurité font état d’un regroupement de terroristes du Centre chargés de préparer et de planifier la tenue d’un congrès national qui devait avoir lieu prochainement à l’est du pays. A ce regroupement avorté par l’intervention des forces de l’ANP, devaient prendre part deux émirs: Abou Souleïman du Centre et Abou Mohamed de l’Est. L’émir Abou Alkama du Sud a prévu d’effectuer le déplacement avant de se rétracter. Il devait seulement participer au congrès national projeté à l’Est qui devait réunir pas moins de 62 chefs terroristes, selon nos sources.
L’intervention des forces de sécurité qui vient d’avorter une bonne partie des plans de réorganisation de la nébuleuse, est considérée comme le coup le plus dur porté contre l’organisation terroriste depuis le mois de juin 2010, lorsque les forces de l’ANP avaient mis hors d’état de nuire une quinzaine de terroristes. Située à 45 km à l’est d’Alger et à 65 km au nord-ouest de Tizi Ouzou, la ville de Boumerdès devient en 2003 le fief des terroristes. Le GIA, puis le Gspc et actuellement Al Qaîda au Maghreb islamique, y ont élu domicile. C’était l’année pendant laquelle un séisme est survenu, un certain 21 mai.
Exploitant ce drame ayant coûté la vie à plus de 3 000 personnes, le Gspc installera son quartier général dans cette région côtière et zone tampon de la capitale. La situation contribuera à la naissance de multiples réseaux de soutien au terrorisme et profitera aux émirs sanguinaires pour établir une connexion entre la mafia du sable et l’organisation terroriste.
Les premiers attentats aux véhicules piégés virent le jour bien avant 2006, année pendant laquelle le Gspc annonce son alliance à Al Qaîda. La ville sera secouée par une série d’attentats kamikazes au même titre que la capitale.
Le dispositif sécuritaire sera revu et réétudié pour s’adapter aux nouvelles donnes ce qui a contraint la nébuleuse à déplacer son quartier général vers la Grande Kabylie, au niveau du massif forestier de Sidi Ali Bounab. Une région accidentée, à la topographie avantageuse pour les terroristes et à végétation très dense. Six ans après la mise en oeuvre des dispositions de la réconciliation nationale, la région demeure exposée aux problèmes sécuritaires et la ville de Boumerdès continue d’être le centre des opérations militaires. Les dernières actions de l’Armée nationale populaire font état de la neutralisation définitive de pas moins de 13 terroristes, dont le trésorier d’Aqmi, Adel Bouraï, qui avait pris le maquis en 2007. Les forces de sécurité marquent de nouveau des points dans la guerre contre Al Qaîda au Maghreb à l’ombre d’une inquiétante recrudescence d’actes terroristes dopés, à ne pas douter, par l’acquisition d’une importante quantité d’armes, de munitions et d’explosifs par le biais de son réseau au Sud avec la complaisance des insurgés libyens. La situation sécuritaire fait l’objet d’un suivi constant.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé à l’issue de la tripartite que la stratégie sécuritaire nécessite des améliorations jusqu’à ce qu’aucun terroriste n’active plus en Algérie.