un paysage idyllique
Des Algériens, des étrangers et des athlètes de l’ANP et de la Dgsn ont participé à cette manifestation qui se déroule chaque année dans le nid «lové» au sein du grand Erg occidental.
Est-il nécessaire de répéter, pour la célébrer à chaque occasion, cette beauté attrayante, voire enchanteresse d’un Sud aussi pittoresque qu’ensorcelant? Est-il besoin, encore une fois, de faire état d’un silence éternel qui s’écoute, d’un calme légendaire qui s’accomplit dans toute sa quiétude et sa plénitude, à travers un paysage idyllique qui se déploie en des couleurs lumineuses et ardentes?
Igli
La 12e édition du Marathon s’est invitée cette année, dans cette Saoura qui abrite de magnifiques dunes au sable doré et qui donnent autant de splendeur que de majesté à l’impressionnant Erg occidental… Elle s’est invitée là où on vous arbore une hospitalité mythique et spontanée dans de verdoyantes palmeraies qui font la réputation de la région… Elle s’est invitée, enfin, là où vous visitez naturellement, chaleureusement, de magnifiques bijoux d’architecture, les vieux Ksours d’Igli de Taghit, de Beni Abbès, d’El Ouata, de Moughel ou de Kenadsa qui vous content, à leur manière, des siècles d’Histoire et de grandeur qu’ils ont vu passer, leur laissant malheureusement, à part l’originalité des ouvrages et la grandeur des ancêtres, cet affligeant destin de dégradation.
Igli, véritable nid de verdure et belle oasis du Grand Erg, a été à l’honneur cette année, car c’est là que le Marathon a élu domicile, après l’expérience de son passage concluant, convaincant et, bien plus, inoubliable dans cette mythique localité, lors de la précédente édition de 2010. En cette fin d’année 2011, elle a été choisie comme point de départ des trois principales étapes que le «Marathon des dunes» a instituées dans la tradition de son organisation à travers «Sport Events International». La première étape s’est faite dans les hauteurs d’Igli avec une arrivée en ville, près du Ksar de Sidi Othmane, la seconde autour de la palmeraie de la commune d’El Ouata, et la troisième, autour de la palmeraie de la commune d’Igli avec une arrivée en ville, devant le siège de la mairie. Ainsi, patrimoine architectural, datant de la préhistoire – plus précisément de la période néolithique -, Igli se singularise par rapport à d’autres coins de paradis dans cette Saoura où la civilisation antique nous concède un lourd héritage historique, qu’on retrouve dans l’ampleur de son étendue géographique. C’est pour toute cette ancestralité que des «Marathoniens», amoureux de la nature, et mus par le désir de vaincre en sollicitant obstinément leurs énergies, se sont donnés à coeur joie pour rendre à cette ville paradisiaque un bel hommage par leurs foulées, empreintes de volonté qui leur permet de se surpasser afin qu’elle (Igli) s’inscrive, en cette fin d’année 2011, dans le palmarès sportif et culturel, de cette compétition internationale. En effet, il faut qu’elle s’inscrive dans ce palmarès du «Marathon des dunes», sous les auspices de «Sports Events International», lequel s’implique – pour s’affermir et se rendre attrayant -, dans de riches programmes d’Histoire, d’art, de culture et de tourisme. Et Igli, s’est imposée, depuis l’année passée, et à juste titre, comme un maillon de cette grande chaine…, un maillon qui crée des occasions propices et des opportunités remarquables pouvant mener tous ces amateurs de sorties fécondes vers des contrées nouvelles, pour découvrir des paysages d’une splendeur inégalable, dans un périmètre historique et un environnement marqué par une écologie très saine.
Alors, se pose-t-on la question: comment, cette oasis tapie aux creux des dunes flavescentes, ne doit-elle pas s’enorgueillir quand elle accueille à bras ouverts, pour cette 12e édition, indépendamment des nationaux, un certains nombre d’étrangers, malgré certaines restrictions sur l’octroi de visas pour des raisons de sécurité, et parmi eux des Autrichiens, des Belges et des Français? Comment ne doit-elle pas s’enorgueillir quand elle reçoit également un nombre appréciable d’Algériens résidant en France et ailleurs? Parmi ceux-là, un certain Alliouat Yazin, 34 ans, ingénieur électronicien, originaire de Constantine, qui se farcit stoïquement 24 heures d’avion, venant directement de sa Nouvelle-Calédonie, pour s’engager fièrement dans cette épreuve aux côtés de certains habitués, «les revenants de décembre», dont les noms s’apparentent aujourd’hui au «Marathon des dunes».
Oasis
Comment, cette oasis qui vous séduit avec ses beaux paysages et vous réconcilie avec les bonnes traditions d’antan par l’hospitalité légendaire de ses habitants, ne doit-elle pas s’enorgueillir quand le jeune Samy Moulaï, tient mordicus à revenir dans cette localité pour montrer, encore une fois, ses aptitudes de talentueux marathonien malgré son jeune âge? Car, toujours aussi combatif sur les sinueux parcours des oasis, taquinant son paternel, le cardiologue de Djelfa, qui s’accroche lui aussi au wagon des impénitents adeptes de cette course, à l’image de Si Mustapha Abaoui, l’Algérien qui nous vient de Versailles ou des Abdoun Ali et Karim, également père et fils, Samy, le plus jeune de la caravane – il faut le répéter -, vous arbore ce sourire malicieux quand vous lui demandez: «Et cette fois-ci, vas-tu encore laisser ton père, derrière toi?»
Comment ne doit-elle pas s’enorgueillir, quand nos amis d’Europe, notamment les Autrichiens, venus en nombre cette année, n’ont reculé devant aucune défaillance et ont tous terminé leurs étapes dans des délais fort convenables, ou notre ami le Belge Willy Tregardien, et son épouse Lisette qui ont tenu à marquer de leur présence cette manifestation qui leur permet de revenir le plus souvent dans ce Sud fascinant, car touchés par tant d’attention? C’est la quatrième année consécutive qu’ils font le voyage de Visé, une petite ville dans l’arrondissement de Liège, au Grand Erg de la Saoura. C’est dire tout leur attachement à ces territoires où ils trouvent, en plus des paysages ineffables, sublimes, une sérénité absolue à l’ombre mystique de Sidi M’Hamed Ben Bouziane… Comment, ne doit-elle pas enfin s’enorgueillir, quand, pour cette année, c’est un enfant d’Igli, le jeune Hammoudi, qui a bouclé la première étape en un temps record, laissant derrière lui plusieurs pelotons de coureurs, dont de redoutables compétiteurs qui ahanaient pour essayer de le rejoindre dans cet impressionnant trajet?
Je ne terminerai pas avec cette localité et cette énumération de participants aux airs «bon enfant», sans évoquer nos meilleurs athlètes des deux institutions du pays, l’ANP et la Dgsn qui, hautement bien organisés et entretenus par des entrainements périodiques, nous démontrent à chaque édition leur supériorité et la qualité de leur performance qui ne souffre d’aucune contestation. D’ailleurs, le résultat final démontre leur force et leur assiduité. Le jeune Akabli de la Dgsn en est le champion de cette édition, suivi, pour les dames, de la jeune émigrée Tassaâdit Tahaount qui nous vient de Sochaux. Cela dit, d’autres participants, inscrits sur la liste des amateurs, viennent souvent leur damer le pion et démontrer qu’ils sont aussi «terribles» sur les parcours que n’importe quel professionnel. Et la preuve c’est qu’Igli a démontré, cette fois-ci, ce dont elle était capable…, en la personne de ce jeune qui lui a donné ce moment de bonheur.
Ainsi, devons-nous seriner l’éclat de cette originalité captivante, en le déclinant modérément aux visiteurs qui ne connaissaient point les avantages qu’on peut tirer de ces régions se trouvant en plein coeur du territoire transsaharien. Et pour mieux réussir cette aspiration – devenue une motivation très forte au sein de la Société «Sport Events International» -, les Rezkane, père et fils, se montrent de plus en plus enthousiastes, mieux encore, plus entreprenants dans un espace qui leur appartient désormais et pour lequel ils ont démontré, déjà, en douze (12) éditions, jusqu’à aujourd’hui, ce dont ils sont capables dans le domaine de l’organisation d’une compétition de cette envergure, très haute en couleur. En effet, ces joutes sportives à l’origine, débordent assurément de leur cadre, en ayant d’importantes incidences sur les plans culturel et touristique. Si ce n’était le cas, nous diriez-vous, pourquoi venir courir là, dans ce désert, montrant ses capacités à résister à une compétition où s’exhibe la force des tendons, alors que l’on doit profiter beaucoup plus du dépaysement qui n’existe pas chez soi? N’est-il pas vrai que «Rien n’est si engageant que le dépaysemente», selon Marie Desplechin, journaliste française et auteure de livres pour enfants et adultes?
C’est alors que nous sommes convaincus, à partir de tout ce qui précède, qu’une manifestation pareille peut contribuer à relever positivement la région. Assurément, une manifestation de cette ampleur est une occasion des plus propices, de par son riche programme de visites touristiques, de haltes culturelles et de rencontres sportives et artistiques, pour secouer les esprits et apporter un plus à la région qui, d’origine, recèle des potentialités inimaginables, pouvant tout au moins lui assurer une bonne avance qualitative sur le plan touristique… Qu’en est-il au fait? Oui, qu’en est-il sur le terrain de la promotion du tourisme, un important secteur, aujourd’hui facteur déterminant pour le développement du Grand Sud? La réponse nous vient directement du terrain… car, pour nous qui suivons ce «Marathon des dunes», depuis quelques années, nous affirmons qu’un bref constat met à nu une situation qui stagne, et qui va de plus en plus dans l’inertie. Une situation qui se caractérise, hélas, par un immobilisme criard et une passivité qui ne trouvent aucune explication. Comment cela?
Eh bien, nonobstant l’apport de ces manifestations, épisodiques au demeurant, de par leur réussite totale à travers l’engouement des participants venus de partout, nationaux et étrangers, et des citoyens de ces paisibles localités, la situation suscite au jugé ce constat amer qui vous jette à la face cette absence de politique touristique dans ces régions qui doivent exploiter au maximum les produits naturels qui existent en quantité suffisante.
Le constat est là, en effet, car le dévouement des responsables locaux et les manifestations en certaines occasions, comme pendant le «Marathon des dunes» et autres, qui allient le sport à la culture et au tourisme et qui créent une intense animation, ne suffisent pas, évidemment, à combler le vide déconcertant qui sévit pendant toute l’année, dans ces régions où l’Histoire est millénaire. Alors, on peut chanter, comme chaque année, après cette grandiose manifestation: «Ainsi, font, font, font…, trois p’tits tours et puis s’en vont…» Oui, et après, dira celui que le Marathon a fait découvrir la magie des dunes? Eh bien, rien, puisque l’évanescence fait sa loi, le silence reprend ses droits et l’oubli cède la place à l’indifférence!
Inchallah
Adieu cet espoir de celui qui nous venait de la Nouvelle-Calédonie et qui répondait à une question posée par Fayçal Mataoui du quotidien El Watan qui couvrait l’événement: «Je suis venu dans la terre de mes ancêtres et je souhaiterais que ce Marathon soit un bon produit pour le tourisme.» Inchallah! répétons-nous en coeur. Mais dans les faits, le «Sud», on en parle souvent, même toujours, mais il reste ce qu’il est vraiment dans l’esprit des gens: une vache laitière…, pardon, des puits de pétrole! En conclusion, nous disons qu’il est temps de se départir de notre inertie, de prendre le taureau par les cornes et mettre les moyens dans ce Grand Sud qui attend un minimum de reconnaissance. Mais pour l’instant, les Rezkane, toujours à pied d’oeuvre – Hakim en particulier – nous font rêver par ces rencontres qui nous détachent de notre train-train quotidien et nous projettent dans un environnement naturel où l’hospitalité de ces gens simples et pleins d’attention nous fait oublier l’inertie de l’administration centrale vis-à-vis de ce Sud aux potentialités incontestables…