Dans tous les cas où il y a opposition, les populations cherchent le dialogue et vont même jusqu’à proposer des solutions alternatives.
Le projet coûte à l’Etat 60 milliards de dinars. Le taux d’avancement n’est que de 30% après plusieurs années. Ce n’est donc pas une question de financements en cette période d’austérité qui bloque, mais plutôt des raisons d’une tout autre nature. Le projet de la pénétrante qui reliera la wilaya de Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest est pratiquement à l’arrêt à cause de plusieurs oppositions de citoyens.
C’est du moins la raison invoquée par les responsables du groupement d’entreprises turques en charge de sa réalisation qui s’expliquait devant le ministre Boudjema Talai en visite dans la wilaya de Tizi Ouzou avant-hier.Soixante milliards de dinars ont été effectivement mobilisés pour sortir la wilaya de Tizi Ouzou de l’isolement et la relier à ce grand poumon économique. La cause des oppositions ne peut être concevable au vu de l’importance de ce projet. La wilaya de Tizi Ouzou souffre énormément des oppositions. Beaucoup de projets sont en retard à cause de ce phénomène. La solution, selon le ministre Talai, est l’application de la loi dans toute sa rigueur. Devant les responsables de la wilaya, le ministre a préconisé de prendre toutes les mesures adéquates et appliquer la loi dans toute sa rigueur à tous.
En fait, aux 60 milliards de dinars consacrés à la pénétrante, s’ajoutent 60 autres milliards alloués à la modernisation de la voie ferrée qui reliera la wilaya à Boumerdès et Alger. Hélas, ce projet également vital pour la wilaya de Tizi Ouzou tarde à voir le jour. Le train a été souvent annoncé, mais jusqu’à hier, personne n’a entendu son sifflement. C’est parce que ce même projet colossal est bloqué par des oppositions à maints endroits. Le tronçon Tadmaït-Draâ Ben Khedda n’a pas été finalisé à cause de ce phénomène justement. Par ailleurs, il est à signaler que d’autres projets sont carrément annulés à cause des oppositions. Beaucoup sont parvenus à la conclusion que seule la loi appliquée dans toute sa rigueur peut venir à bout de ces oppositions.
La loi accompagnée de mesures justes à l’évidence car ceux qui s’opposent avancent parfois des raisons pleines de bon sens. Selon toute logique, la loi ne peut être juste sans le dialogue. Et c’est en fait sur ce chapitre que les élus locaux à tous les niveaux, APC comme APW, sont interpellés. Elus par ces populations qui souffrent des retards causés par les oppositions et par ceux qui s’opposent. Ils sont donc l’intermédiaire de prédilection entre eux et les autorités. Jusqu’à preuve du contraire, ces derniers sont complètement absents. C’est cette absence des élus dans ce champ de lutte qui a d’ailleurs contraint le wali, Mohamed Bouderbali, à descendre dans l’arène dès son installation à la tête de la wilaya. Lors de toutes ses visites dans les daïras, le premier responsable de la wilaya a insisté et a lancé des appels pour les populations à faire valoir la raison.
Il a appelé également les élus à jouer leur rôle dans ce dossier qui tue à petit feu l’économie de la wilaya de Tizi Ouzou. De leur côté, les populations semblent encore abandonnées car elles ne trouvent pas une oreille attentive. Dans tous les cas où il y a opposition, les populations cherchent le dialogue. Elles proposent aussi des solutions alternatives. Mais c’est au niveau du dialogue que les choses bloquent et conduisent à l’intransigeance des citoyens et par voie de fait à l’arrêt des projets. Au milieu de cette situation souvent conflictuelle, les élus ne se manifestent pas laissant les choses pourrir. Un pourrissement qui ne pénalise au bout du compte que les citoyens eux-mêmes qui sont privés des retombées, voire des bienfaits du développement.