La 11e session de la commission mixte de coopération algéro-malienne a débuté hier à Alger. La cérémonie d’ouverture a été présidée, côté algérien, par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et, côté malien, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Soumeylou Boubèye Maïga. Les membres des deux délégations prenant part aux travaux de la commission, qui se sont poursuivis à huis clos, ont planché sur plusieurs secteurs de coopération, notamment l’éducation, les travaux publics, la santé et la formation.
Medelci : «L’Algérie et le Mali déterminés à enrichir davantage le cadre juridique de leur coopération»
L’Algérie et le Mali sont déterminés à enrichir davantage le cadre juridique de leur coopération, notamment dans les secteurs à fort potentiel, a indiqué hier à Alger le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. « Au cours de la commission mixte de coopération algéro-malienne, j’invite nos experts à poursuivre l’effort d’enrichissement du cadre juridique de notre coopération », a déclaré M. Medelci à l’ouverture de la commission qu’il a coprésidée avec son homologue malien, M. Soumeylou Boubèye Maïga.
Il a précisé que les propositions d’actions « concrètes » ne manqueront pas de donner une « nouvelle impulsion » à la coopération bilatérale. Le ministre a souligné que les nouvelles opportunités d’affaires, favorisées par les potentialités économiques et les projets de développement, tant en Algérie qu’au Mali, doivent être exploitées par les opérateurs économiques des deux pays. Il s’agit notamment des secteurs de l’énergie et des travaux publics qui pourraient constituer des « pôles d’excellence » dans les relations économiques et commerciales entre l’Algérie et le Mali. Les deux parties ont identifié aussi d’autres créneaux, comme celui des technologies de l’information et de la communication, a-t-il ajouté, précisant que l’entreprise publique Algérie Télécom souhaite apporter sa contribution au renforcement des capacités du Mali dans ce domaine. Dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, l’entreprise Saïdal est « prête » à prendre position dans le marché malien, dans un premier temps pour vendre des produits pharmaceutiques, et dans un second temps pour produire en partenariat, a indiqué M. Medelci, soulignant que l’Algérie est « disposée » également à partager son expérience avec le Mali dans les domaines du développement des ressources humaines, la santé et la formation. Evoquant la coopération régionale et internationale, M. Medelci a rappelé que la tenue, la semaine dernière, de la conférence d’Alger sur le partenariat au Sahel, et les résultats « fructueux » auxquels elle a abouti confirment la « ferme volonté » des pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) et de leurs partenaires extrarégionaux de « conjuguer » leur efforts pour lutter contre le phénomène du terrorisme et les fléaux connexes.
Soumeylou Boubèye Maïga, ministre malien des AE :
« La commission mixte intervient à un moment crucial pour la paix au Sahel »
La réunion de la 11e session de la commission mixte de coopération algéro-malienne qui se tient dimanche à Alger intervient à un moment « crucial » pour la paix, la sécurité et la stabilité des pays de la région du Sahel, a indiqué pour sa part le ministre malien des AE et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga. « La commission mixte, dont l’objectif est d’insuffler une dynamique nouvelle dans un esprit de complémentarité entre les deux pays, a lieu à un moment crucial pour la paix, la sécurité et la stabilité de nos pays et de notre région », a affirmé M. Maïga dans son allocution d’ouverture. Le ministre a, à cet égard, qualifié de « succès » la réunion des pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) avec leurs partenaires extra-régionaux sur la sécurité et le développement, organisée récemment à Alger, soulignant que les travaux (de cette réunion) ont été marqués par « une cohésion et une convergence totales » entre les pays de la région. « Cette rencontre a été une occasion de réaffirmer notre détermination de combattre sans concession les groupes terroristes et maffieux », a-t-il affirmé, ajoutant que les pays de la région sont également animés de la volonté de « promouvoir le développement économique ». Le chef de la diplomatie malienne a estimé que la rencontre d’Alger va dans le sens de « réduire la pauvreté dont souffrent les populations » du Sahel et de construire une solidarité internationale fondée sur « l’appropriation » par le pays concerné de l’action à entreprendre. Evoquant le « lâche » attentat contre l’académie interarmes de Cherchell, M. Maïga a condamné cet acte terroriste et exprimé la solidarité du Mali avec l’Algérie. « C’est l’occasion pour moi de rendre hommage au courage, à la détermination, à la constance et à la fermeté avec laquelle le peuple algérien a résisté et lutté contre les différentes formes de terrorisme et de déstabilisation, ainsi qu’à sa capacité de résistance ayant fini par lui valoir le respect et la reconnaissance de la communauté internationale », a-t-il dit. M. Maïga a affirmé que le peuple malien sera « toujours aux côtés du peuple algérien », mettant en exergue les liens « de solidarité, de fraternité, d’estime et de confiance qui les unissent ». Il a ajouté que le peuple malien peut compter sur l’Algérie qui a toujours été à ses côtés, rappelant le rôle de l’Algérie dans les négociations ayant conduit à la signature d’un pacte national au Mali, ainsi que les accords de paix d’Alger. Insistant sure le solidarité « constante » et « agissante » de l’Algérie, il a rappelé aussi le don de 10 millions de dollars accordé dernièrement par l’Algérie au Mali pour l’aider à faire face aux besoins des régions du Nord dans les secteurs vitaux de l’eau, la santé et l’éducation. Pour M. Maïga, cette « identité commune faite d’engagement, de générosité et de solidarité » commande aux deux pays un « bond qualitatif et substantiel » dans leurs relations bilatérales. Il a relevé que la stabilité de l’Algérie, son taux de croissance « soutenu », le volume des investissements, la « maîtrise » avec laquelle sont menées les réformes politiques, économiques et sociales font de ce pays une « source d’inspiration et de réconfort pour le Mali et l’Afrique ». M. Maïga s’est dit « satisfait » de la coopération bilatérale eu égard aux « immenses » progrès enregistrés ces dernières années dans divers domaines, citant notamment les secteurs de l’éducation, les mines, l’agriculture, le transport aérien, le tourisme, la formation professionnelle, les travaux publics et les échanges commerciaux. Il s’est en outre « réjoui » des rapprochements entre les opérateurs économiques des deux pays et leur volonté d’impulser les échanges commerciaux. Il a annoncé, dans ce cadre, la vente prochaine de produits algériens au Mali à la faveur d’un protocole d’accord et de coopération entre les Chambres de commerce et d’industrie des deux pays.