119e vendredi du Hirak : Garde à vue pour plusieurs manifestants

119e vendredi du Hirak : Garde à vue pour plusieurs manifestants

Le Comité national pour la libération des détenus CNLD a déploré la vague d’arrestations qui ont lieu lors du 119ᵉ vendredi de protestation, et ce, dans plusieurs villes d’Algérie telles que Bouira, Boumerdes, Constantine et Tizi Ouzou.

Le CNLD a déclaré, ce samedi 29 mai 2021, que neuf Hirakiste ont été appréhendés à Bouira, et ont été placés en garde à vue pour être présentés demain devant tribunal de la même ville. Ces interpellations ont eu lieu lors du Hirak empêché par des dispositifs policiers. Les individus qui ont été arrêtés ont été identifiés par le comité comme étant Yazid Derbal, Khaled Derballah, Abderrezak Lamri, Idir Chait, Mohamed Ayad, Abdelhak Kacimi, Mourad Amzil, Kamel Belaïdi et une autre personne non encore identifiée.

Selon les informations rapportées par le quotidien El Watan, la ville de Bouira a été témoin « de violents affrontements opposants des manifestants aux forces antiémeutes policières qui ont encerclé les manifestants et bloqué les voies d’accès. Les forces de l’ordre ont également usé de tirs à lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser la foule de marcheurs pacifiques. Plusieurs blessés ont d’ailleurs été signalés du côté des manifestants et des forces de sécurité.

À Naama, sept personnes ont également été arrêtées et placées en garde à vue et seront présentées demain devant le tribunal de Mechria. Les détenus d’opinion à Naama sont Abdelkader Ben Slimane, Djahid Mekki ainsi qu’un homme dans la soixantaine nommé Yahiaoui.

Pour ce qui est de Constantine, le CNLD a signalé l’arrestation et le placement en garde à vue des sœurs Aya Boussioud et Norhane Boussioud ainsi que des deux jeunes hommes qui sont Abdennour Tolba et Attef Boutout. Les quatre seront présentés demain devant le procureur du tribunal d’El Ziadia.

Des manifestants de plusieurs autres wilayas concernés

À Alger, où un impressionnant dispositif policier est mis en place chaque vendredi pour empêcher la marche du Hirak, des manifestants ont également été arrêtés. Cependant, une grande majorité des personnes interpellées ont été remises en liberté quelques heures plus tard, tandis que ceux qui n’ont pas été relâchés sont placés en garde à vue en attendant leur passage tribunal.

Ces personnes ont été arrêtées lors des marches d’El Harrach et d’Ain Beniane. Parmi ces personnes placées en garde à vue, le CNLD a identifié Mohamed Kessal, qui est actuellement au commissariat de Cheraga; Ahmed Oussaidene se trouve dans le même commissariat ainsi que Boualem Boudissa, arrêté à El Harrach. Le CNLD a également documenté l’arrestation d’Ougour Amine Walid avec perquisition de son domicile.

Quant à la ville de  Boumerdès, 7 personnes ont été arrêtées entre jeudi et vendredi à Naciria, et seront aussi présentées ce dimanche devant le tribunal de Boumerdes. Il s’agit de « Kamel Misraoui, Nasser Baghdadi, Mehdi Khalfellah, Karim Amiri, Younes Salhi, Sofiane Belhacel et Yacine Ioudjaoudene » indique le CNLD qui a ajouté que ces deux citoyens sont habitants d’Ain El Hammam qui travaillent à Reghaia.

Ils ont été interpellés en rentrant à leurs domiciles respectifs pour le week-end ont été injustement arrêtées par la police et placés en garde à vue, car ils se trouvaient de passage lors de la marche du jeudi, organisée par les citoyens pour exiger la libération des détenus d’opinion et malheureusement tourné à l’affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre. Le comité a également ajouté à cette longue liste d’arrestation, le jeune Ali Bengana, arrêté jeudi aux environs de 13 h 00 et mis sous mandat de dépôt.

À El Oued, le dénommé Borhane Eddine Fakih a été convoqué jeudi par la police de Djamaa suite à ses publications sur le réseau Facebook durant son service militaire. Borhane Fakih a été placé en garde à vue et sera présenté devant le procureur du tribunal de la ville demain.

Rappelons que depuis l’annonce, au début du mois de mai, du ministère de l’Intérieur de la mesure de réglementation des marches du Hirak, la violence des forces de l’ordre à l’égard des manifestants a pris une ampleur extrême.

En effet, ces trois dernières semaines, des centaines de manifestants ont été acculés et battus lors du Hirak qui a été empêché plusieurs semaines à la suite. À l’exception de Tizi-Ouzou et de Béjaïa. Qui, n’ont cependant pas échappé à la vague d’arrestation. Hier, le CNLD a décompté approximativement 187 détenus d’opinion répartis à travers toute l’Algérie.