30 millions de morts dans le monde depuis l’apparition du syndrome Inscrire le sida comme une maladie chronique est une mesure qui permettrait le remboursement des médicaments des maladies opportunistes causées par le virus.
Dans son rapport 2010 sur l’épidémie mondiale de sida, l’Organisation des Nations unies de lutte contre le VIH/sida (Onusida) a classé l’Algérie comme un pays à profil épidémiologique bas, avec une séroprévalence de l’ordre de 0,1%. Le nombre de cas déclarés de sida de 1985 jusqu’au 31 mars 2011 est de 1198 et de 5087 séropositifs, selon le ministère de la Santé.
Evidemment, ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car en dépit des 61 centres de dépistage anonyme et gratuit répartis à travers toutes les régions du pays, ainsi que l’Agence nationale du sang et de huit centres de référence qui traitent les personnes contaminées par le VIH/sida, plusieurs malades ignorent leur cas. Les populations, notamment rurales, hésitent à se faire dépister et les centres de dépistage ne couvrent pas à l’optimal toute la circonscription. Sujet tabou, le sida fait des ravages et il faudrait trouver un autre langage pour le simplifier et encourager les hésitants à se rendre dans les unités de dépistage.
L’Algérie possède cependant tous les ingrédients pour une extension de l’épidémie, selon les professionnels de la santé. Sur le plan du traitement, la disponibilité des médicaments, notamment les antirétroviraux, n’est pas toujours garantie. Ils sont comme plusieurs autres médicaments touchés par les pénuries récurrentes.
De plus, les patients ont parfois des difficultés à obtenir les remboursements dans le cas de médicaments de traitement des maladies opportunistes. Toutefois, les médicaments liés aux problèmes des infections opportunistes (causant la plupart des maladies et les décès des personnes atteintes du sida) ne le sont pas tous. Certains sont pris en charge par l’Etat à l’exemple de la tuberculose,
d’autres ne le sont pas et c’est un fardeau pour les malades. Une bataille est ainsi engagée par les différentes associations qui mènent une lutte sans merci pour inscrire le sida comme maladie chronique. Une mesure qui permettrait le remboursement des médicaments et soulagerait les nombreuses personnes atteintes de cette maladie.
Il est à préciser que l’EHS El Hadi Flici a été le premier centre à avoir utilisé le traitement antirétroviral et ceci depuis 1998. Les antirétroviraux sont théoriquement censés être disponibles dans tous les centres de référence (CDR) de prise en charge des IST/VIH/SIDA à Alger, Oran, Constantine, Bechar, Annaba, Sétif, Tamanrasset.
Sur un autre plan, l’absence d’une politique globale intégrée d’information en direction des populations vulnérables, l’indisponibilité du préservatif et surtout l’absence de sa promotion auprès des jeunes et l’insuffisance du dépistage et de sa promotion alimentent l’épidémie qui croît lentement mais sûrement. A cet effet, il y a lieu de préciser que le ministère de la Santé a procédé le 1er décembre 2010 à la signature de trois décisions ministérielles sur le dépistage précoce,
la disponibilité du traitement et l’accompagnement psychologique et social des personnes atteintes du sida. Ces décisions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le sida et la bonne prise en charge des malades. Il est important de placer la prévention, le dépistage précoce de la maladie et la gratuité du traitement parmi les priorités nationales avec la nécessité de renforcer les efforts pour la réalisation des objectifs du millénaire sur la lutte contre cette maladie.
I. T.