11 walis limogés, 12 nommés et 28 mutés Quel nouveau souffle pour la gestion locale ?

11 walis limogés, 12 nommés et 28 mutés   Quel nouveau souffle pour la gestion locale ?

Attendu depuis quelques semaines, le président Abdelaziz Bouteflika a enfin procédé à un mouvement dans le corps des walis. Selon un communiqué officiel rendu public jeudi, les changements concernent 40 walis.

Il s’agit de 11 fins de fonctions, 28 mutations et 12 nouvelles nominations. Dans ce cadre, six walis délégués et cinq secrétaires généraux de wilayas ont été promus au rang de wali. Toutefois, Yamina Zerhouni reste la seule femme wali.

Il est à souligner que depuis la nomination de Daho Ould kablia à la tête du département de l’Intérieur et des Collectivités locales en mai dernier dans le cadre d’un remaniement ministériel, celui-ci a tenu des réunions successives avec les walis des différentes régions du pays.

Ainsi, «une évaluation» aurait été probablement faite puisque c’est le ministre de l’Intérieur qui propose les noms des walis concernant un éventuel mouvement mais c’est au chef de l’Etat de trancher.

En tout cas publiquement, rien n’a été rendu public sur le rendement d’un wali ou d’un autre, même si sur le terrain, le constat peut se faire notamment à travers les protestations menées par les citoyens de quelques wilayas, comme le cas de la wilaya d’Alger, qui a connu ces derniers mois une série d’émeutes à cause de «la gestion de l’opération de relogement», le dossier de l’informel et autres. Cependant, le wali de la capitale a été maintenu. Donc, on se demande quelles sont les critères pour tenir la mission d’un wali ? En principe, une telle «sélection» se base sur la qualification, l’efficacité et le rendement pour ceux qui ont déjà exercé cette fonction.

Il est à souligner qu’en 2007, les walis présentaient leurs bilans, notamment la gestion du budget local et les problèmes rencontrés dans le cadre des auditions organisées par le gouvernement.

Une action qui n’a pas duré longtemps. En tout cas, dans ce dernier mouvement dans le corps des walis, il y a eu onze walis qui ont été écartés en plus du wali de Bel-abbès qui est décédé, donc il fallait le remplacer. D’autres cas seraient écartés pour des raisons de santé et quelques-uns pour

«mauvais rendement». Il est à souligner que selon le communiqué officiel, la fin de fonctions a concerné les walis de Tébessa, Skikda, Sidi Bel-Abbès, Guelma, Ouargla, Oran, El Bayadh, Illizi, Mila, Souk Ahras et El Tarf. Par ailleurs, il y a eu 12 nominations. Ainsi, les walis délégués de Bab El Oued, Hussein Dey, Dar El Beida et Sidi M’hamed ont été promus au rang de walis à Tamanrasset, Djelfa, M’sila, Illizi, Tissemsilt. Ceux de Draria et Bir Mourad Raïs à la tête des wilayas de Tissemsilt et El Oued.

Le président Bouteflika a désigné les secrétaires généraux des wilayas d’Alger, Saïda, Laghouat, Sétif, Souk Ahras, Ouargla et Tizi Ouzou ont été désignés respectivement à la tête de Mascara, Aïn Defla, Adrar, Laghouat, El Bayadh et Boumerdès. D’autre part, il y a eu 28 mutations, il s’agit des walis de M’sila, Tizi Ouzou, Djelfa, Adrar, Oum El Bouaghi, Tipasa, Khenchela, Batna, Béjaïa, Médéa, Aïn Témouchent, Ghardaïa, Mascara, Sétif, Boumerdès, Blida, Tissemsilt, Constantine, Tamanrasset, Béchar, Relizane, Biskra, El Oued, Bordj Bou Arréridj, Jijel, Mostaganem, Laghouat et Aïn Defla mutés respectivement à Oum El Bouaghi, Batna, Béjaïa, Biskra, Béchar, Blida, Tébéssa, Tizi Ouzou, Jijel, Sétif, Skikda, Sidi Bel-Abbès, Guelma, Constantine, Médéa, Mostaganem, Ouargla, Oran, Saïda, Bordj Bou Arréridj, Khenchela, Souk Ahras, Tipasa, Mila, El Tarf, Aïn Témouchent, Ghardaïa et Relizane. Dans ce cadre, il est à remarquer que Zerhouni Nouria Yamina, wali de Mostaganem qui a été mutée à la wilaya d’Aïn Témouchent, reste pour l’instant la seule femme wali. Alors qu’avec l’amendement de la Constitution en 2008, certains s’attendaient à voir plus de femmes.

En outre, ce mouvement dans le corps des walis intervient à la veille de la mise en œuvre du nouveau plan d’investissement public, sachant que le wali est en principe le responsable direct d’une telle application au niveau local, donc, les enjeux restent majeurs, notamment avec les dépassements constatés auparavant.

Par Nacera Chenafi