Le peuple algérien célèbre samedi le 50e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, considérées comme un tournant décisif dans l’histoire de la guerre de Libération nationale.
Ces manifestations, qui se sont déroulées principalement à Belouizdad (ex-Belcourt) avant de s’étendre à d’autres quartiers d’Alger pour gagner ensuite la plupart des villes et régions du pays, ont aussi mis à nu, encore une fois, les méthodes de répression barbares utilisées par l’occupant français contre le peuple algérien. En effet, ces événements ont dévoilé au monde entier la réalité criminelle et l’horreur du colonialisme français et exprimé l’unité du peuple algérien ainsi que sa mobilisation derrière le Front de libération nationale (FLN). Ce jour-là, les Algériens sont sortis dans la rue pour crier leur refus du colonialisme et exprimé haut et fort leur attachement à l’indépendance et à la liberté.
Lors de ces manifestations pacifiques, les Algériens ont dit « non » à la nouvelle politique du Général De Gaulle qui visait à maintenir l’Algérie comme partie de la France, d’une part, et « non » à la position des colons français qui cultivaient le rêve de l’Algérie française, d’autre part.
A travers cette nouvelle tentative désespérée, le général De Gaulle voulait isoler le FLN et les membres du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) du reste du peuple algérien, selon les historiens. Mais, le peuple algérien a encore une fois démontré son remarquable niveau de maturité politique et a déjoué cette manœuvre des dirigeants français de l’époque.
Scandant des slogans traduisant l’aspiration du peuple à une « Algérie musulmane et indépendante » et clamant leur soutien au FLN, à l’Armée de libération nationale (ALN) et au GPRA, en brandissant haut les drapeaux algériens, les manifestants ont écrit, en versant leur sang, une autre page glorieuse de l’histoire de la résistance du peuple algérien face au colonialisme français, relèvent des témoins de ces événements. Ces manifestations, réprimées dans le sang par les forces d’occupation françaises, ont fait des centaines de victimes parmi la population algérienne, dont des enfants.
Au plan international, les manifestations du 11 décembre 1960 ont eu également le mérite de faire entendre la voix de l’Algérie au niveau des organisations internationales. En effet, quelques jours après ces événements, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait une résolution reconnaissant le droit du peuple algérien à l’autodétermination et à l’indépendance. Les manifestations du 11 décembre ont eu aussi pour conséquence l’élargissement, à travers le monde, du cercle de soutien à la cause algérienne et à la lutte du peuple algérien pour son indépendance et sa liberté.
La célébration du 50e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, considérées par de nombreux historiens comme une étape importante dans l’histoire de la guerre de Libération nationale, rappelle la nécessité d’écrire l’histoire de la Révolution pour que les sacrifices du peuple algérien soient connus par les générations montantes. « Notre mémoire historique nous dicte aujourd’hui l’obligation de mettre les vérités et les données des importantes étapes de la guerre de Libération nationale à la disposition des générations montantes », a affirmé, jeudi à Ain Temouchent, le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Said Abadou. « Il est inconcevable, près de cinquante ans après l’indépendance, que ces vérités historiques restent méconnues », a-t-il souligné.
11 décembre 1960: commémoration du 50e anniversaire à Ain Temouchent
AIN TEMOUCHENT – Le secrétaire général de l’organisation nationale des moudjahidine (ONM), Said Abadou a mis l’accent, jeudi à Ain Temouchent, sur les sacrifices et la résistance du peuple algérien, appelant à « immortaliser les figures et les faits historiques retraçant l’épopée révolutionnaire ». Dans une intervention à la place du 9 décembre 1960, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 et en présence des autorités locales, de moudjahidine et d’une assistance nombreuse, M. Abadou a rendu hommage aux hommes et aux femmes qui ont manifesté leur patriotisme et se sont dressés courageusement contre les desseins du colonialisme.
« En sortant en masse, ce jour là, les habitants d’Ain Temouchent ont affirmé leur profond attachement à la révolution et ses principes sacrés, dont le recouvrement de la souveraineté nationale », a-t-il déclaré. Ces manifestations se sont ensuite étendues à l’ensemble des villes algériennes pour atteindre, le 11 décembre 1960, tout le pays qui tenait à sa liberté et son indépendance, a-t-il dit.
« Notre mémoire historique nous dicte aujourd’hui l’obligation de mettre, les vérités et les données des importantes étapes de la guerre de libération nationale, à la disposition des générations montantes, outre leur introduction dans les programmes pédagogiques et de formation », a poursuivi le SG de l’ONM. « Cet intérêt doit être également soutenu par la classe culturelle. Il est inconcevable, plus de cinquante ans après l’indépendance, que ces vérités historiques restent enfouies dans des tiroirs », a-t-il affirmé, appelant les moudjahidine et historiens à écrire l’histoire de la révolution.
Auparavant, Said Abadou s’était recueilli à la mémoire des martyrs de la lutte de libération nationale en déposant une gerbe de fleurs aux pieds d’une plaque commémorative. Il a ensuite assisté, devant le siège de l’APC d’Ain Temouchent, à des activités culturelles des écoliers de plusieurs établissements scolaires qui ont entonné des chants patriotiques.
Une cérémonie de remise de cadeaux à des moudjahidine et des sportifs qui ont pris part à une course cycliste, dont le coup d’envoi a été donné par le secrétaire général de l’ONM, a été organisée également au siège de l’APC, de même qu’une exposition de photos sur l’histoire de la guerre de libération nationale au siège de l’ODEJ.
Le responsable de l’ONM a procédé, en outre, à la baptisation des cités 315 et 30 logements du chef-lieu de wilaya d’Ain Témouchent aux noms des chahids « Belghaba Abdelkader » (1894-1960) et Ababou Oukacha (1918-1957). Dans la commune de Sidi Ben Adda, un terrain d’assiette devant abriter une bibliothèque et une stèle commémorative de la guerre de libération nationale a été visité par M. Abadou. Cet endroit était utilisé pour l’exécution des glorieux martyrs, a-t-on rappelé.