10 novembre 2001-10 novembre 2012. Onze ans se sont écoulés depuis les inondations qui ont fait 757 victimes à l’échelle nationale dont 706 à Alger. Mais c’est à Bab El-Oued que la catastrophe a été la plus dramatique.
Certaines victimes ont trouvé la mort alors qu’elles portaient secours à d’autres personnes. Des dégâts matériels ont été enregistrés à travers plusieurs wilayas, notamment à Alger où les pluies, exceptionnelles, qui se sont abattues, ont généré d’importants préjudices aussi bien physiques que moraux.
Des routes ont été coupées par le charriage de boue et de gravats obstruant les principales voies et bouchant l’accès des immeubles. A propos d’immeubles, certains, vétustes, ont été carrément rasés et les habitants relogés. D’autres, par contre, ont été réhabilités ou réaménagés. Les terrains d’assiette récupérés ont servi de lieu de pratique sportive ou pour des espaces verts. Notons au passage que cette catastrophe a suscité un grand élan de solidarité.
Des jeunes de Bab El-Oued ou des communes alentour n’ont ménagé aucun effort pour porter secours et assistance aux sinistrés bien avant l’arrivée sur les lieux des pompiers et des autorités locales ou wilayales et ce, parfois, au péril de leur vie. Ils ont fait preuve d’un courage rare en bravant les trombes d’eau qui ont emporté bus et camions. La leçon de cette catastrophe a-t-elle été retenue ? Oui, si l’on juge par les travaux engagés juste après par le reboisement des zones exposées à l’accumulation des eaux à Frais-Vallon, Triolet, Sidi-Benour, Beau-Fraisier et Oued-Koriche. Le rôle de l’arbre est bien connu dans la stabilisation des sols. Par ailleurs, comme Dame nature reprend toujours ses droits, les lits des oueds et les berges ont été dégagés. un collecteur des eaux pluviales à, également, été réalisé. Des décisions salutaires pour éviter d’autres victimes.
Les catastrophes naturelles ne sont pas le propre de tel ou tel pays, mais gouverner, c’est prévoir dit-on. Donc prévisions météorologiques qui préviennent à l’avance les populations à prendre leurs dispositions, la suppression des constructions anarchiques qui n’obéissent pas au plan directeur d’architecture et d’urbanisme (PDAU) sont autant de dispositions à adopter ou à prévoir. Car d’aucuns affirment que cette catastrophe a mis à nu le non-respect des lois élémentaires de la nature, et, également, l’incompétence de certains responsables locaux en matière de gestion.
Rabéa F.