10e session de la Commission mixte algéro-nigérienne

10e session de la Commission mixte algéro-nigérienne

Le secteur de l’énergie est susceptible de jouer un rôle primordial dans le renforcement des relations économiques entre le Niger et l’Algérie, a indiqué samedi à Alger le ministre délégué chargé des Affaires Maghrébines et Africaines, M. Abdelkader Messahel. Le ministre délégué qui s’exprimait à l’ouverture des travaux de la 10e session de la Commission mixte algéro-nigérienne, a affirmé que « le secteur de l’énergie pourrait jouer un rôle primordial dans le renforcement des relations économiques et commerciales et devenir un vecteur dynamique dans notre partenariat ». M. Messahel a cité, à ce sujet, la présence du Groupe Sonatrach dans le périmètre de recherche de Kafra au nord du Niger. Il a par ailleurs, estimé que les conditions sont réunies aujourd’hui, de part et d’autre, pour raffermir davantage les liens de coopération entre les deux pays. C’est ainsi qu’il a considéré que « la réalisation du tronçon restant de la route transsaharienne en territoire nigérien permettra de donner, non seulement, aux régions frontalières, mais également aux deux pays et par delà, à la sous région, les atouts nécessaires à l’intégration économique à laquelle aspirent les deux peuples ». L’Algérie a finalisé le tronçon de la route transsaharienne qui traverse son territoire et il ne subsiste encore que le tronçon traversant le Niger sur une distance de 223 km, reliant la localité d’Assamaka à Arlit. Sur un autre plan, a poursuivi, M. Messahel, la participation aux travaux de cette 10e session de la Commission mixte algéro-nigérienne, des secteurs des finances, du commerce, de l’énergie et des mines, de l’industrie et de la promotion des investissements, de l’agriculture, de la culture et de la formation ainsi que d’autres opérateurs « confirme la vitalité » des mécanismes de coopération entre les deux pays et leur volonté partagée d’explorer tous les canaux de coopération. Il a rappelé, à ce titre, l’« importance »du niveau de coopération entre le Niger et l’Algérie dans le domaine de la formation, tant supérieure que professionnelle, qui participe, a-t-il souligné, « au renforcement des capacités, facteur fondamental de toute entreprise de développement ». Dans ce contexte, il a estimé que la visite du ministre des Affaires étrangères du Niger en Algérie « constitue une opportunité pour approfondir la concertation politique », tout en soulignant « la convergence » des vues et analyses entre les deux pays, notamment sur les questions qui intéressent la sous région. M. Messahel a noté, dans le même ordre d’idées, « les avancées de la coopération entre les pays du champ (Algérie-Mauritanie, Mali, Niger) en matière de lutte contre le terrorisme et les fléaux annexes ». Ainsi, il a estimé que la Conférence d’Alger sur le partenariat du Sahel et les résultats « fructueux » auxquels elle a abouti, « confirment la pertinence » de l’approche et « la fermeté » de la volonté des pays du champ et de leurs partenaires extra régionaux, « de conjuguer leurs efforts pour lutter efficacement contre le terrorisme et la grande criminalité transfrontalière ».

A propos de l’Insécurité au Sahel

M. Mohamed Bazoum, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de Nigériens à l’étranger : « Les pays du Champ ont réussi à créer le cadre qu’il faudra rendre opérationnel ». Les pays du Champ (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie) ont réussi à créer les facteurs institutionnels pour faire face aux problèmes de sécurité dans la région du Sahel, a indiqué samedi à Alger le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de Nigériens à l’étranger, M. Mohamed Bazoum, plaidant à ce que ces outils soient opérationnels. « Nous avons, me semble-t-il, jusqu’ici, créé les facteurs institutionnels indispensables à la mise en œuvre d’une démarche commune pour faire face aux problèmes de sécurité. Il nous reste, et c’est important, à faire en sorte que notre état-major militaire commun soit opérationnel », a déclaré, M. Bazoum, à la presse, en marge des travaux de la 10e session de la Commission mixte algéro-nigérienne de coopération. « Il faut faire en sorte que ces institutions que nous avons créé et qui ont vocation à faire face à l’insécurité soient effectivement fonctionnelles », a-t-il ajouté, considérant que cette question doit être perçue en tant qu’« un défi » par les pays du champ. M. Bazoum a indiqué qu’il mettra à profit sa rencontre avec le ministre délégué aux Affaires Maghrébines et Africaines, M. Abdelkader Messahel, et les responsables algériens qu’il rencontrera à l’occasion de sa visite à Alger, pour « échanger » les points de vue, pour faire avancer les questions liées à la lutte sur le plan opérationnel contre l’insécurité dans la région.

Il a également souligné, dans ce cadre, l’opportunité qu’offre la prochaine rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du champ élargie au Nigeria, le Tchad et le Burkina Faso, prévue pour les 2 et 3 décembre prochain, pour identifier les voies et moyens à même de rendre ces institutions communes opérationnelles pour faire face à l’insécurité. Pour M. Bazoum, « les facteurs de sécurité conditionnent la mise en œuvre conséquente des engagements pris » dans le cadre des réunions bilatérales.

«Quels que soient notre bonne volonté et les efforts dont nous pouvons faire preuve, si nous sommes dans un contexte d’insécurité, tout peut être perturbé et notre volonté sera confrontée à cet obstacle (l’insécurité) qui sera insurmontable », a-t-il conclu.