Le clan Belkhadem veut à tout prix organiser une session extraordinaire du Comité central du parti pour destituer Amar Saâdani, alors que ce dernier veut aller à un 10e Congrès du parti «rassembleur», le plus vite possible.
C’est vrai que Amar Saâdani a réussi à fermer le jeu lors de la session du Comité central tenue le 24 juin dernier à Alger, en refusant l’organisation d’une élection à bulletin secret. Mais les pro- Belkhadem chapotés par Abderrahmane Belayat, qui se donne toujours la qualité de coordinateur du parti, ne désarment pas. Le clan Belkhadem veut à tout prix organiser une session extraordinaire du Comité central du parti pour destituer Amar Saâdani, alors que ce dernier veut aller à un 10e Congrès du parti «rassembleur», le plus vite possible.
Car si le délai légal donne droit à l’organisation de ce congrès, le mois de mars, selon l’entourage du parti, le SG du FLN voudrait tenir le congrès, le mois de janvier prochain. Selon la même source, Saâdani voudrait aussi «réduire le nombre du Comité central à 200 ou 250 au lieu de 351 actuellement », il serait proposé aussi de changer les modalités de la désignation de ce qui est appelé «liste nationale».
Il est à noter que Saâdani a déjà critiqué la méthode de Belkhadem dans le choix de la composante de cette liste. Dans ce contexte, Saâdani aurait demandé aux mouhafedhs du parti de recenser le nombre des cadres du parti, une manière de donner plus de place à cette tranche de vieux parti. D’autre part, selon certaines indiscrétions, Saâdani voudrait en finir avec l’agitation de Belayat.
Le chef du groupe parlementaire du parti, Tahar Khaoua, a annoncé qu’«une procédure judiciaire dont les préparatifs vont bon train, sera bientôt lancée contre Belayat». Dans «dix jours au plus tard deux semaines, une plainte sera déposée contre Belayat», a-t-il révélé. Le prétexte de cette manoeuvre: ses propos «mensongers» et tenus sur les colonnes du journal arabophone El-Khabar auquel il a accordé un entretien en fin juillet dernier.
Si la direction actuelle du FLN focalise son travail sur la préparation du congrès du parti, le clan Belayat croit toujours en un probable retour de Abdelaziz Belkhadem, destitué suite à un retrait de confiance en 2013. Belayat veut aussi mêler le président du parti à la crise du parti en déclarant que «le Président soutient l’idée que la crise au FLN doit être tranchée par l’urne ».
Il dit aussi que 257 membres du CC sont favorables pour une session du Comité central et l’organisation d’un nouveau vote pour l’élection d’un SG mais on se demande où étaient ses membres lors de la session du 24 juin. Belayat affirme aussi que des réunions informelles des membres du CC et de cadres du FLN sont toujours d’actualité. Il est à rappeler que l’ex-SG du parti est sorti de son silence à travers une déclaration publique faite à une chaîne de télévision «El Bilad Tv».
Abdelaziz Belkhadem dira que «l’instruction du Président Bouteflika également président d’honneur du parti relative au recours à l’urne pour élire un nouveau secrétaire général et à la présence de l’ensemble des membres du parti aux travaux du CC sans aucune exclusion, n’a pas été appliquée» mais comment Saâdani aurait pu refuser un ordre du président du parti , si c’est vrai ? A la veille de la présidentielle de 17 avril dernier, Belkhadem a été nommé ministre d’Etat, conseiller du Président de la République.
Depuis, il n’a pas été chargé d’une mission officielle mais l’ex-SG du FLN qui a échoué d’imposer l’élection d’un nouveau secrétaire général du FLN à l’occasion de la dernière session du Comité central ne lâche pas car il croit probablement avoir des chances dans les prochaines présidentielles, comme candidat du FLN, une ambition que veut limiter Saâdani à tout prix.
N. C.