Au vu des statistiques données par les organismes spécialisés et étalées dans la presse, il s’agit d’un véritable fléau que culmine de façon dramatique le kidnapping, suivi, dans des proportions inquiétantes, par l’assassinat. Le réseau Nada pour la défense des droits de l’enfant a révélé que les enfants sont en perpétuel danger ! Ils sont des milliers à avoir été victimes de rapt. «1000 à 1500 » cas sont signalés chaque année.
Le crime commis à Mahelma, à l’ouest d’Alger, contre une fillette de 8 ans a mis en émoi non seulement les voisins mais toute l’Algérie, confrontée subitement au phénomène de la violence à l’égard des enfants. Comment agir pour que les enfants soient mieux protégés contre toutes les agressions, depuis celles qui paraissent les plus minimes, les coups donnés par les parents ou le châtiment corporel infligé à l’école, jusqu’à l’enlèvement pour des motifs criminels (sévices sexuels, prise d’organes ou demande de rançon). L’application stricte et rigoureuse de la législation dans ce domaine est indispensable mais elle ne suffit pas, les cas tragiques qui se présentent encore le prouvent. Seul le rétablissement de la peine de mort peut contraindre les assassins assoiffés de sang humain à renoncer à leurs crimes pour aller impunément commettre des actes de tueries et d’enlèvements sur des enfants innocents qui sont nombreux chaque année et dont le châtiment frileux pousse souvent à la récidive.
Le châtiment doit être exemplaire
Les criminels qui s’en prennent aux enfants sont sévèrement punis par la loi et notre appareil judiciaire, comme partout ailleurs dans le monde, ne leur reconnaît aucune circonstance atténuante. Il faut, disent, certains, aller plus loin en prononçant la condamnation à mort pour de tels actes, autrement dit mettre à exécution cette peine, puisqu’elle n’est pas encore abolie. En fait, l’assassinat de la petite Chaïma démontre malheureusement la nécessité d’une implication plus grande et plus forte de l’Etat, à travers toutes ses institutions, et surtout de la population, pas seulement les citoyens organisés en associations. Dans ce contexte, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati s’exprimant sur les ondes de la chaine III de la radio nationale a plaidé pour le rétablissement de la peine de mort dans les cas graves qui touchent les enfants. “Nous sommes parmi les gens qui disent qu’en cas d’enlèvements d’enfants suivis d’agressions sexuelles et d’assassinats, la peine de mort doit être rétablie, car dans ce genre de situations, c’est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés” a estimé Khiati, ouvrant ainsi le débat sur la peine de mort. L’orateur répondait à une question sur les mesures pénales à prendre à la suite de l’enlèvement et l’assassinat à Mahlema (Zeralda) de la petite Chaïma. Pour lui, le drame qui a touché Chaïma et sa famille, “nous interpelle et ébranle les fondements de la société”. “Chaque enlèvement d’enfants est une disparition de trop” s’est-il offusqué. La peine de mort en Algérie, si elle n’a pas été abolie, reste suspendue dans son application depuis 1993. Les autorités ouvriront-elles ce dossier comme le demande une partie de la société, notamment à la faveur de l’ouverture de ce débat par le président de la FOREM?
Le rôle primordial des médias
De ce fait, le rôle des médias est ici primordial. Il faut une politique de prévention pour réduire les cas de violences contre les enfants, définir des mécanismes qui permettent aux voisins et, d’une façon plus large, à n’importe quel citoyen d’intervenir pour mettre un terme à des situations où les enfants sont maltraités. Face au kidnapping, il y a urgence de mettre en place un système d’alerte qui permettra de réagir immédiatement pour réduire la marge de manœuvre des criminels, et libérer les victimes.
Réflexion