Les nuages émis par les cendres du volcan islandais continuent de sévir et de provoquer d’importantes perturbations dans la navigation aérienne presque de par le monde.
Et notre pays n’est pas en reste avec la perspective avancée par la Compagnie aérienne nationale de délocaliser provisoirement et partiellement une partie du plan de ses vols vers le sud du pays. C’est ce dont a fait part, hier, le chef de la cellule de crise de la compagnie, sur les ondes de la Radio nationale.
Boualem Annad a indiqué qu’«il est prévu de délocaliser quelques avions vers une base à Hassi Messaoud pour la continuité du programme d’exploitation destiné aux citoyens et aux personnels de Sonatrach», et ce, expliquera-t-il, pour maintenir l’activité économique au sud du pays.» Cependant, il préviendra que dans le cas où ce nuage atteint la rive sud de l’Europe, «aucun vol ne sera programmé ».
Après la fermeture des aéroports français de Marseille et de Nice respectivement samedi soir et hier matin, les seules destinations qui restent possibles vers l’Europe sont Barcelone et Alicante en Espagne et Rome en Italie. Un vol était prévu d’ailleurs hier à 14h vers Barcelone, alors que la compagnie attend des autorisations pour le vol de gros porteurs vers Alicante et Rome.
Par ailleurs, la compagnie s’attelle a atteindre ses objectifs de transport en faisant changer de couloirs à ses vols, expliquera Annad qui indiquera que vendredi dernier, Air Algérie est parvenue à faire passer un vol vers Montréal (Canada) par le sud de l’Atlantique alors qu’un autre vol vers Pékin (Chine) était prévu, hier dimanche, via l’espace aérien russe épargné par le nuage.
La Compagnie nationale adopte en pareille période de crise le principe de priorité en faisant passer en tout premier lieu les passagers de la communauté algérienne à l’étranger, les personnes malades et les participants à la 16e Conférence internationale sur le gaz naturel liquéfié (GNL16) qui sera inaugurée aujourd’hui à Oran.
Mais, précisera-t-il, une fois le programme d’Air Algérie remis en place, les personnes ayant réservé seront prioritaires et des vols supplémentaires seront établis pour acheminer les passagers en attente.
Et depuis vendredi, la compagnie a dû annuler 85 vols avec une moyenne de 6 500 passagers/jour, soit 21 000 passagers qui n’ont pu être transportés jusqu’à hier, engendrant ainsi une perte financière de près de 300 millions de dinars par jour. Aussi, pour la seule journée d’hier, tous les vols à destination de l’Europe et de Pékin ont été annulés.
Air France a également annulé son programme de vols pour la journée d’hier. Selon une source proche de la compagnie française, la situation perdurera tant que les nuages persisteront.
S’agissant d’une probable reprise à la régulière des vols, la même source n’a pas voulu se prononcer. Il en est de même pour Aigle Azur qui a annulé ses dessertes de Paris-Orly, Lille et Toulouse. La compagnie a programmé trois vols exceptionnels hier sur Toulouse (France) à partir d’Alger et d’Oran.
Pour sa part, Lufthansa a annulé le vol de la journée vers Francfort, alors qu’Alitalia a déprogrammé celui de Rome. L’aéroport Houari-Boumediene déserté Le hall de l’aéroport international Houari-Boumediene était hier matin quasiment-vide de ses passagers, à l’exception de quelques dizaines de personnes qui se sont déplacées pour avoir de plus amples informations.
«La plupart des voyageurs ont décidé de ne pas se rendre à l’aéroport après avoir eu écho, non seulement de la fermeture des aéroports européens mais aussi du communiqué d’Air Algérie diffusé samedi dans les médias», a indiqué un employé d’Air Algérie.
Cependant, les quelques passagers rencontrés sur place, se sont plaints de «l’absence de communication », alors que d’autres ont affirmé être venus à l’aéroport juste pour changer la date de leur départ. «Cela fait près de trois heures que je suis ici et chaque responsable m’oriente vers un autre, sans avoir eu de réponses à mes questions», a confié une quadragénaire qui devait se diriger vers Paris- Orly.
H. N. A.