100 pharmacies attaquées depuis janvier

100 pharmacies attaquées depuis janvier

Les cambriolages des pharmacies se sont multipliés à travers bon nombre de wilayas. Les toxicomanes, souvent âgés entre 19 et 42 ans, recourent aux attaques avec armes blanches et bombes lacrymogènes afin de voler des psychotropes de marques Rivotril, Parkidyl, Subitex et Roche.

Pour préserver la vie des employés et des clients, nombreux sont les propriétaires de pharmacies à recourir à l’installation de caméras de surveillance pour identifier les assaillants. Depuis le début de l’année, pas moins de 100 pharmacies ont été attaquées par les dealers, dont le but n’est autre que d’avoir des boîtes de psychotropes.

Destinées à la consommation ou à la commercialisation, les quantités de comprimés psychotropes volées sont énormes, selon une source sécuritaire spécialisée dans la lutte antistups. La même source ajoute que la majorité des auteurs sont des repris de justice ayant déjà séjourné en prison pour des affaires liées au trafic de stupéfiants.

Face à ces attaques récurrentes, la plupart des pharmaciens procèdent à l’installation de caméras de surveillance, à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs pharmacies. C’est le cas des pharmacies d’Alger-Centre où des attaques similaires ont déjà eu lieu.

Les propriétaires des pharmacies sont inquiets devant la montée fulgurante des «visites» des dealers, qui sont armés et n’hésitent pas à utiliser leurs armes pour arriver à leurs fins. « Aujourd’hui, nous vivons avec la peur au ventre parce que les toxicomanes sont devenus plus violents qu’avant. Ils n’hésitent pas, dans la plupart des cas, à utiliser de grands couteaux pour une boîte de Rivotril.

C’est dire que les drogués sont capables de commettre un crime pour obtenir une boîte de médicaments qui ne coûte finalement rien», explique Mohamed un jeune pharmacien à Didouche-Mourad.

Aussi, la lutte contre les réseaux de trafic de psychotropes que mène les services de sécurité (Gendarmerie nationale et Sûreté nationale) bat son plein. Durant les sept premiers mois de l’année, en cours plus de 800 000 comprimés psychotropes ont été saisis par les deux corps de sécurité.

Dans la wilaya de Batna seulement, lors d’une opération exécutée par les gendarmes, plus de 500 000 comprimés psychotropes ont été découverts dans une maison appartenant à un jeune imam exerçant dans une mosquée de ladite wilaya.

En fait, il s’agit d’un réseau international de trafic de drogue et de psychotropes, dont les tentacules s’étendent jusqu’au Mali. Au total, neuf trafiquants ont été interpellés lors de cette opération, alors que 3 tonnes de cannabis ont été récupérés par les gendarmes.

Toujours en matière de lutte contre la vente et la consommation de psychotropes, les services de sécurité ont interpellé plus de 3 500 personnes depuis janvier passé. Ces dernières sont impliquées dans le trafic et la consommation de psychotropes. Ces derniers sont en train d’inonder le marché algérien, et ce à partir des pays voisins qui en regorgent. On parle ici du Mali et du Maroc.

Ces deux pays sont devenus des « réservoirs « pour les réseaux de trafic de psychotropes en activité en Algérie. Toutefois, la lutte que mène les forces de l’ordre contre les réseaux internationaux a porté ses fruits grâce, notamment, au démantèlement de plus d’une centaine de réseaux et à l’arrestation de certains barons.

S. Abi