Fin octobre, Guerioune Mohammed, chercheur à l’université de Annaba, sera primé par le directeur général de l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle.
Le diplôme d’ingéniorat de développent technologique est introduit pour la première fois afin de créer «une synergie entre la recherche scientifique et le secteur socioéconomique.»
«Votre travail accompli avec brio, mais aussi sans bruit ni tapage, mérite d’être salué». Solennel, l’hommage de M. Rachid Haraoubia, se veut à la hauteur des chercheurs dont les prouesses itératives, ont permis à l’Algérie d’être en amont de l’avancée scientifique mondiale. Confiant, il affirme, lors de l’ouverture des travaux de la conférence nationale des institutions de la recher- che scientifique et du développement technologique, tenue hier au siège de son département, «attendre plus» de la communauté scientifique.
Cet objectif est tributaire de la cohésion entre l’ensemble des chercheurs, que le ministre considère comme une condition sine qua non de tout autre succès. «L’effort individuel», prévient-il, risque d’être un coup d’épée dans l’eau. De la cohésion et de la concertation, recommande le ministre. Cette avancée notable en termes de recherche scientifique ne serait pas possible sans les moyens mis en place, citant au passage «l’engagement du Président Bouteflika». «C’est à lui qu’on doit la position confortable du chercheur, lui qui a rétabli la hiérarchie au sein de l’université», souligne M. Haraoubia.
A propos des priorités de la conférence nationale qui a regroupé les directeurs des agences de recherche scientifique et ceux des centres de recherche scientifique et développement technologique, le ministre cite la «réalisation des structures de base de la recherche». La prochaine étape consiste, entre autres, en l’élaboration d’une feuille de route des activités de la science, ainsi que la confection d’une nomenclature référentielle à même de mieux ancrer la culture de l’évaluation. Le ministre tient également à la consolidation des relations entre la recherche scientifique et le secteur socioéconomique. Tout en rappelant que le quinquennat 2008-2012 arrive prochainement à son terme, le premier responsable de l’enseignement supérieur exige un bilan «minutieux des activités scientifiques, financières et administratives».
6 000 chercheurs permanents à l’horizon 2014
De son côté, le Professeur Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique au niveau du MESRS, se félicite du «niveau élevé» atteint par les chercheurs algériens. Preuve en est, fin octobre, Guerioune Mohammed, chercheur à l’université de Annaba, sera primé en récompense à «son innovation importante dans les domaines des nanotechnologies, par le directeur général de l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle.» En effet, l’OMPI, relève le Pr Aourag, a jugé «exceptionnel» le brevet déposé par l’universitaire. Longtemps méconnues, «les nanotechnologies sont aujourd’hui une réalité en Algérie». Aussi, relève l’orateur, 10 autres chercheurs algériens, grâce à leurs innovations, «contribuent à hauteur de 1% aux citations mondiales, ce qui est immense».
A contrario de la recherche universitaire, l’orateur reconnaît qu’ «il y a un retard à combler dans la recherche scientifique permanente.» Dans deux ans, le MESRS est déterminé à ramener à 6 000 le nombre de chercheurs permanents qui exercent. En 2012, ils ne sont que 2066. Ce qui est, aux yeux du conférencier, «insuffisant par rapport aux besoins du secteur socioéconomique et compte tenu de l’objectif fixé : atteindre un meilleur développement technologique». Aussi, fait-il savoir, 2 000 places pédagogiques sont offertes cette année au profit des chercheurs, et 2 000 autres pour le personnel de soutien.
Sur sa lancée, le DG de la recherche scientifique plaide pour le «financement des projets de chercheurs pour la création de PME/PMI d’une technologie pointue». Quant aux chercheurs algériens exerçant à l’étranger, il assure que 200, ayant travaillé aux Etats-Unis, au Japon, en France et en Allemagne, «ont émis le vœu de regagner l’Algérie». Les bonnes nouvelles coulent à flots du côté du MESRS. Le diplôme de l’ingéniorat de développement technologique est introduit pour la première fois afin de créer «une sy- nergie entre la recherche scientifique et le secteur socioéconomique.»
A propos du nombre de centres et d’unités de recherche, le Pr Aourag affirme qu’il passera de 25 à 100 d’ici à 2014. En calcul intensif, poursuit-t-il, l’objectif fixé par l’Algérie est de se classer parmi les 100 premières nations. A cet effet, «17 centres sont déjà créés au niveau des universités». Mieux, et dans le souci de garantir la santé et la sécurité des citoyens, «dix-sept autres unités de diagnostic dotées de moyens sophistiqués sont installées au sein de sept universités.»
Fouad Irnatene
Qu’est-ce que les «nanotechnologies ? »
Cette spécialité correspond à l’échelle des atomes et des molécules. Le terme «nanotechnologies» regroupe en réalité une grande diversité de choses. Fondamentalement, avec les nanotechnologies, il est question de maîtriser l’organisation des atomes pour créer des objets et des matériaux aux propriétés inédites. Il y a lieu de souligner que tous les secteurs d’activité sont ou seront impactés par le développement des nanotechnologies. Après les transports, l’électronique, de nombreuses applications sont envisagées dans le domaine médical.
F. I.