Rien ne vas plus dans le secteur des auto-écoles, notamment celles qui exercent dans la capitale. Plus de 100 auto-écoles ont été obligées de baisser rideau face à une concurrence déloyale exercée par certaines agences ouvertes récemment, au détriment de celles qui ont survécu à Alger de longues années, selon une source sûre. Au niveau d’Alger-Centre, trois auto-écoles ont été victimes de cette concurrence déloyale et qui ont fini par abandonner le métier.
Pourtant, il s’agit là de propriétaires d’auto-écoles chevronnés. Pour lutter contre les accidents de la route qui, chaque année font des milliers de morts, l’Etat avait décidé de plafonner le prix d’un permis de conduire aux futurs candidats à 30 000 dinars.
Cette nouvelle procédure devait être menée par l’ensemble des auto-écoles, mais contre toute attente, beaucoup ont choisi de proposer leurs propres prix au détriment de celles qui ont préféré le prix fixé par la tutelle. Dans ce contexte, une concurrence déloyale s’est installée dans le secteur, et certaines auto-écoles proposent des prix beaucoup moins chers aux candidats.
En matière de chiffres, certaines agences, et pour attirer le maximum de candidats, propose 21 000 dinars, alors qu’en face, certaines gardent, malgré elles, le prix de 30 000 dinars, bien entendu celles qui exercent à partir des prix fixés par la tutelle. En matière de chiffres, plus d’une centaine d’auto-écoles ont été contraintes de baisser rideau face au manque flagrant des candidats au permis de conduire. Ces futurs possesseurs du fameux ticket se sont tout simplement orientés vers les auto-écoles dont les tarifs sont les moins chers du marché. Il est tout à fait clair que payer moins cher le permis de conduire est très intéressant pour chaque candidat, mais cela provoque en contrepartie des préjudices aux gens du métier.
Des moniteurs aguerris victimes de «hogra»
Des moniteurs de métier, dont plus de trente d’expériences, voulant avoir un agrément pour créer leurs propres auto-écoles, et du coup permettre une meilleure formation des futurs candidats au permis de conduire ont déposé des dossiers qui ont été refusés au niveau de la direction des transports d’El Biar. Certains ont déposé leurs dossiers à trois reprises, quelques-uns pour un deuxième dossier toujours refusé par les responsables de cette direction. Motif : leurs dossiers sont incomplets, où il manque quelques pièces comme l’attestation de travail ou le certificat de nationalité. C’est le cas d’un certain, K. A., aujourd’hui 50 ans. Ce dernier, pourtant, moniteur à 18 ans, a été contraint de déposer plusieurs dossiers sans toutefois arriver à à avoir le fameux agrément pour ouvrir sa propre auto-école. Pourtant, son dossier a été jugé complet par les deux commissions, police et gendarmerie. Ce dernier a pourtant rencontré des obstacles inexpliqués au niveau de la commission de la direction des transports.
Le ministre des Transports a été intransigeant lors de ses directives et a notamment appelé les responsables de la direction d’accorder des agréments, et ce, chaque mois, aux candidats compétents, dont l’expérience est déjà avérée dans le domaine. Pis, K. A, a été victime d’une «hogra» de son employeur. En effet, K. A., exerce le métier depuis sa jeunesse sans qu’il ne soit déclaré à l’assurance.
Il est bon de souligner que le cas de K. A. se répète par dizaines, autrement dit, aujourd’hui, beaucoup de moniteurs travaillent au noir, sans bénéficier d’une couverture sociale. Alors que face de cette situation, certains bénéficiaires d’agrément ont à peine deux ans d’expériences. Affaire à suivre.
Par Sofiane Abi