100 000 familles vivent du marché informel dans la capitale,La face utile du trabendo

100 000 familles vivent du marché informel dans la capitale,La face utile du trabendo

Le marché informel, voilà un phénomène en proie à un inquiétant développement. Il en est déjà, d’autant qu’aujourd’hui, plus de 100 000 familles algéroises vivent grâce aux importants revenus de ce phénomène, selon une source proche de la wilaya d’Alger. Un revenu gagné au détriment de l’économie nationale, toutefois, sans le revenu du marché informel, ces familles seraient carrément dans la misère.

Difficile de l’accepter, mais c’est une triste réalité à qui il faut prévoir d’ores et déjà des solutions durables de la part des services concernés. Passer à l’acte, combattre le fléau, serait une «faute» monumentale, d’ailleurs, l’Etat est très conscient des résultats catastrophiques qui peuvent en découler. Toutefois, le remède à cette maladie se fait «doucement mais sûrement» comme dit l’adage.

Quand on fait un tour dans les quartiers populaires d’Alger, ici, la première chose à remarquer ce sont les tables dressées partout sur les trottoirs. Il s’agit du marché informel. Dans ce marché «noir», les jeunes marchands vous proposent tous genres de produits. De l’importation comme du local. Vous allez trouver des produits alimentaires vendus sur les trottoirs. Pis, des articles électroménagers sont même vendus dehors, cela sans oublier les produits chinois, turcs et émiratis qui, ces jours-ci, font le bonheur du commerce informel. Sans payer aucun «sou», comme les impôts, les jeunes vendeurs, autrefois à la sauvette proposent aux clients des produits neufs, mais contrefaits. Ici, les clients sont généralement de la classe moyenne et parfois même des personnes de la classe supérieure n’hésitent pas à acheter des appareils électroniques, beaucoup moins chers par rapport aux boutiques de luxe. A Belouizdad (ex-Belcourt), les Algérois le considèrent comme étant l’eldorado du marché noir, après «El Djorf». Au marché informel de Belouizdad, les «commerçants» informels ont envahi les trottoirs, défiant de ce fait, les autorités locales. Toutefois, aucune réaction de la part des élus pour chasser les dresseurs de tentes de l’informel. A titre exemple, les produits textiles, ici des produits chinois sont vendus comme des petits pains au détriment des produits textiles algériens qui, eux, sont carrément boudés par les consommateurs locaux. S’agit-il du rapport qualité/prix ? Non, expliquent les jeunes vendeurs. Selon ces derniers, c’est la qualité qui fait défaut, car les produits textiles chinois, par exemple, les nappes ou encore les draps chinois sont de très bonne qualité et leur prix revient moins cher par rapport aux produits fabriqués localement. «Il y a une différence de taille, si vous prenez, par exemple, le prix d’un drap chinois, il revient à seulement 300 DA, alors que celui produit en Algérie coûte 450 DA. Comme vous le constater, la différence est déjà dans le prix, alors si on parle maintenant de la qualité, eh bien c’est toujours le produit chinois qui l’emporte», explique Djamel, un jeune vendeur de l’informel, âgé de 28 ans et résidant à El Harrach. Ce dernier fait la navette El Harrach-Belouizdad, chaque jour. Une fois à Belouizdad il dresse sa tente pour un nouveau jour de l’informel. Son métier au noir lui a porté chance, car il arrive à avoir un revenu assez important, d’autant qu’il réalise près de 8 millions par mois et grâce à cet argent il a pu nourrir sa famille, composée de six membres. A Alger, plus de 100 000 familles vivent grâce à l’informel. Il faut noter que 80 000 trabendistes font vivre 2 familles, tel le cas de ce jeune d’El Harrach qui exerce un commerce illégal mais non moins utile. Une réalité qui paraît très difficile pour les autorités algériennes, car si elles décident un jour de passer à l’action, en éradiquant le phénomène, cette «bombe humaine» composée de 100 000 familles va causer un sérieux préjudice.

Par Sofiane Abi