En Algérie, la cession d’actions dans 20 champs pétroliers et gaziers par le groupe Sonatrach (une information qui n’a jamais été démentie) relance considérablement son attractivité.
En outre, le fait que le pays ait entrepris de nombreuses réformes visant, entre autres, à supprimer les obstacles à l’investissement contribue à drainer plus d’IDE dans le pays. En Méditerranée, l’Algérie reprend du terrain en matière d’IDE, sur les dix dernières années (2006-2016), faisant mieux que de nombreux autres pays de la région, peut-on lire dans le rapport « Anima », une plateforme méditerranéenne de développement économique.
Toutes choses égales par ailleurs, le flux de IDE, étalé sur plusieurs années, paraît plus gros. Analysé su une base annuelle, il ne l’est pas. La réalité est loin d’être rose dans le versant des investissements. L’Algérie a enregistré pour la première fois un flux d’investissement, étranger, négatif. C’était en 2015, en raison du rachat par l’Etat de l’opérateur télécom Djezzy.
Le pays est par ailleurs mal noté dans l’édition 2017 de l’étude «Attractiveness Program Africa » que vient de publier le prestigieux cabinet d’audit Ernst & Young, un organisme qui dispose d’une antenne en Algérie. L’Algérie y occupe la 10e place avec seulement 16 projets d’IDE. Au cours de l’année 2016, les investisseurs étrangers ont eu tendance à graviter autour des grandes économies en Afrique, précise l’étude. Ce sont les marchés d’Afrique du Sud dans la partie australe du continent, du Maroc et de l’Egypte au nord, du Nigéria à l’ouest et du Kenya à l’est, qui ont attiré 58% du total des projets d’IDE en 2016.
Avec une croissance de 6,9% des projets d’IDE par rapport à 2015, la nation arc-en-ciel a maintenu sa position de leader sur le continent. Cette dynamique est surtout marquée par une forte augmentation des investissements étrangers dans le secteur des produits de consommation qui a enregistré 41 projets sur 19 en 2015.
L’Algérie semble davantage tournée vers la Méditerranée que vers l’Afrique ? La Méditerranée a confirmé depuis 10 ans son ancrage durable sur la carte des investisseurs internationaux. Les crises financières et économiques, les printemps arabes, le terrorisme islamiste et la polarisation culturelle qu’elle tente d’imposer, n’ont pas eu raison de l’attractivité de ces économies. Elles continuent d’attirer chaque année 2 à 3% de l’investissement étranger dans le monde.
La moisson était abondante, mais pas pour tout le monde. En effet, les flux d’IDE ne redémarrent toujours pas en Tunisie : la transition politique qui ne s’est pas encore accompagnée d’une stratégie économique lisible et les récentes attaques terroristes brident la confiance des investisseurs. En Libye enfin, les IDE sont à l’arrêt depuis 2011, à l’exception de quelques opérations comme celles de l’Italien ENI en 2015 dans le secteur pétrolier.