L’origine humaine est derrière quatre sur cinq des accidents de la route en Algérie (80 %).
Selon les dernières statistiques, les routes algériennes tueraient 10 à 12 personnes chaque jour depuis le début de l’année 2011. Malgré le net tour de vis donné par les autorités, le nombre d’accidents continue d’augmenter, plaçant nos routes au 4e rang mondial derrière les États-Unis, l’Italie et la France en termes de dangerosité.
En outre, elles arrivent en tête des pays du Maghreb et du monde arabe qui enregistrent le plus de morts. Cette hécatombe est telle, qu’il devient aujourd’hui urgent de prendre des mesures autrement plus répressives à l’encontre des contrevenants au code de la route. Dès lors, le manque d’efficacité des mesures jusque-là mises en place par les pouvoirs publics semble être le chantier sur lequel veut se pencher le nouvel exécutif.
De nouvelles mesures, mais surtout le renforcement de celles qui existent déjà, notamment en matière d’application des peines, paraissent dès lors faire figure d’une véritable urgence.
Des approches plus répressives et surtout aux conséquences plus lourdes sont, depuis quelque temps, avancées çà et là.
Ces dernières devraient, selon toute vraisemblance, être à même de mettre devant leurs responsabilités les auteurs d’accidents qui, souvent, se cachent derrière une bien pratique rhétorique pour se tirer d’affaire : «El mektoub». «À quoi cela sert-il de présenter des excuses à une mère à laquelle vous venez de prendre son enfant ?», nous dira une mère de famille rencontrée à Alger. Se cacher derrière le mektoub pour fuir ses responsabilités devient une pratique un peu top facile, mais surtout loin d’apporter des réponses à sa souffrance. «Le mektoub ne peut, à lui seul, tout expliquer», ajoute-t-elle. «Quel type de message veut envoyer la société à ces véritables dangers ambulants que sont ces chauffards à travers cette pratique du «pardon facile ?». L’impunité n’est ni plus ni moins qu’un «permis de tuer» que l’on met entre les mains de ces inconscients», nous dira un automobiliste.
De l’avis de nombreux citoyens, «le retrait du permis de conduire à vie ou encore la condamnation des chauffards à des peines de prison ferme sont non seulement des mesures que les autorités doivent envisager, mais qu’elles se doivent aussi de mettre en place le plus tôt possible».
À cet état de fait, deux mesures phares semblent désormais envisagées et en bonne voie de d’être concrétisées : le permis à points, qui devrait être mis en service dans les prochains mois, mais aussi le tachygraphe, aussi appelé «mouchard». Même si l’instauration de ce dernier demeure pour l’heure un vœu pieux tant la promesse de sa concrétisation date déjà de plusieurs années.
L.S