Le premier jour du nouvel an, les gardes-frontières (GGF) de Ghazaouet ont saisi 5 tonnes de drogue que transportait le chauffeur d’un semi-remorque. Une semaine après cette grosse prise, les services de police de Tlemcen ont réussi à faire tomber un autre convoi provenant du Maroc, à bord duquel plus de trois tonnes de kif traité ont été saisies.
Les frontières ouest du pays sont très surveillées depuis le 1er janvier dernier. Motif : l’année 2012 sera la période de tous les défis sur le plan sécuritaire. Dès le premier jour du nouvel an, les gardes-frontières (GGF) de Ghazaouet ont saisi 5 tonnes de drogue que transportait le chauffeur d’un semi-remorque. Une semaine après cette grosse prise, les services de police de Tlemcen ont réussi à faire tomber un autre convoi provenant du Maroc, à bord duquel plus de trois tonnes de kif traité ont été saisis. Cinq trafiquants ont été arrêtés lors de cette opération. Auparavant, près de deux tonnes de drogue ont été récupérées dans plusieurs opérations antistupéfiants menées avec succès par les forces de l’ordre dans diverses villes du pays. A Batna, plus de 35 kg de cannabis ont été récupérés par la PJ dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, alors qu’à Annaba plus de 75 kg ont été saisis. Il ne s’agit là que de simples exemples, car de nombreuses opérations se sont succédé au fil de ces dix derniers jours. Selon les experts, cette vague de drogue qui s’abat sur les frontières ouest du pays était prévisible, d’autant que c’est la période de la moisson chez les trafiquants marocains qui cultivent l’opium. Ces derniers sont très organisés et dotés de tous les moyens nécessaires pour fabriquer, transporter et vendre la résine de cannabis. Leur mode opératoire est similaire à celu des années précédentes. En d’autres termes, ils fabriquent la drogue à partir d’une pâte longuement travaillée, avant de la laisser reposer quelques jours, puis la mette dans des sacs solides dont le poids est de 200 à 250 kg. Une fois la première étape finie, les trafiquants transportent les quantités de drogue vers les villes limitrophes de l’Algérie. D’anciens combattants marocains bénéficiant d’un logement et d’un salaire intéressant versé par les trafiquants sont mobilisés pour veiller sur la marchandise afin qu’elle regagne sans grand danger l’Algérie. En dix ans, les réseaux de trafic de drogue ont pu écouler plus de 250 tonnes vers le territoire algérien et le nombre de consommateurs de cannabis a triplé. Le dernier chiffre révélé par le Forem estime à 300 000 Algériens qui s’adonnent à la drogue. Ce chiffre fait certes peur, mais il risque d’être plus important dans les années à venir. Aujourd’hui, le kif marocain est vendu comme des petits pains dans les grandes villes algériennes.
Pire, des familles entières sont impliquées dans le trafic de «haschich» provenant du Maroc. Ainsi, six personnes, dont cinq membres d’une même famille, ont été interpellés hier par les gendarmes de la compagnie d’Annaba, dans le cadre d’une importante affaire de trafic de kif traité, suite à des renseignements parvenus aux enquêteurs. En vertu d’un mandat de perquisition, les six trafiquants ont été appréhendés en possession de 8,335 kg de drogue, dissimulés dans un appartement. La bande est spécialisée dans la vente des stupéfiants, fournissant des plaques de cannabis aux jeunes toxicomanes. L’enquête menée par les gendarmes a permis de localiser le réseau et d’identifié ses membres avant de les arrêter.
Par Sofiane Abi